Polémique sur les 5 000 € de salaire de Louis Aliot comme assistant de l’eurodéputée Marine Le Pen

Le site d'information Mediapart révèle que l'eurodéputée salarie 5 000 € par mois son compagnon Louis Aliot en tant qu'assistant. Problème : les sommes allouées aux parlementaires ne peuvent pas rémunérer un conjoint. La présidente du FN va porter l'affaire devant les tribunaux.

Selon Mediapart : http://www.mediapart.fr/journal/france/160713/marine-le-pen-en-plein-conflit-dinterets-au-parlement-europeen?page_article=1 (article payant), Marine Le Pen salarie depuis l'été 2011 Louis Aliot, vice-président du parti (et conseiller régional du Languedoc-Roussillon), qui est également son compagnon, en lui versant 5 006,95 € bruts par mois. Une rémunération qui couvre un temps partiel de 17,5 heures par semaine en tant qu'assistant de Mme Le Pen au Parlement européen : http://www.scribd.com/fullscreen/153590804?access_key=key-2iq7ufjfp17l68hep514&allow_share=false&show_recommendations=false.

Chaque eurodéputé reçoit chaque mois 21 000 € afin de rémunérer ses assistants. Or, précise Mediapart, "l'article 43 d'un règlement du Parlement européen entré en vigueur en juillet 2009 stipule" que cette enveloppe "ne peut pas financer les contrats permettant l'emploi ou l'utilisation des services de conjoints des députés ou de leurs partenaires stables non matrimoniaux".

Ni mariage, ni PACS, ni déclaration commune

Invitée à s'expliquer, Mme Le Pen s'est défendue dans un courrier, refusant de considérer que sa relation avec M. Aliot contrevient à ce règlement. "Je ne suis ni mariée à Louis Aliot, ni liée avec lui par un PACS, une déclaration fiscale commune ni par un quelconque statut reconnu par l'État français", précise la responsable frontiste dans ce courrier cité par Mediapart,

M. Aliot et Mme Le Pen sont néanmoins co-actionnaires à parts égales dans une société civile immobilière (voir ci-dessous).

"La Gestapo, c'était des gens comme vous"

De son côté, Louis Aliot assure qu'un décret de 1991 : http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000356568 régissant la profession d'avocat le placerait dans un régime spécial, "tout en refusant d'expliquer en quoi ce décret, de droit français, le dédouane de respecter les règles fixées par le parlement européen", affirme Mediapart.

M. Aliot a par ailleurs répondu au site ne pas avoir "à répondre à ce genre d'argumentation qui relève de la Gestapo. Dans ma famille, on a beaucoup souffert de la Gestapo et c'était des gens comme vous". Il émet toutefois la possibilité de porter l'affaire devant les tribunaux.

La situation de Florian Philippot aussi en question

Selon le site d'information, les services du Parlement se sont également interrogés sur la situation de l'autre vice-président du FN et bras droit de Mme Le Pen, M. Philippot. Ce dernier a également été rémunéré jusqu'au 30 juin 2012 sur l'enveloppe "assistant parlementaire".

Ils ont notamment rappelé que ces fonds ne pouvaient servir à financer une campagne électorale en soulignant que MM. Aliot et Philippot ont été les directeurs de campagne présidentielle de Mme Le Pen et les porte-parole du FN aux législatives.

Pouvoir "concilier deux activités professionnelles"

Mme Le Pen a expliqué dans sa réponse à Mediapart que la durée modeste de leurs contrats leur permettait de concilier deux activités professionnelles. En outre, selon le site, les services financiers du Parlement ont finalement choisi de classer l'affaire "jugeant que la présidente du FN profitait d'un certain flou juridique sur la qualité des assistants locaux".

Mme Le Pen estime dans un communiqué que "si le Parlement s'est interrogé par courrier il y a plus d'un an, les réponses apportée à ses interrogations en septembre 2012 l'ont pleinement rassuré sur l'absence totale de conflit d'intérêt", et qualifie d'"évidemment calomnieuses", les accusations de Mediapart.

UNE SCI EN COMMUN POUR GÉRER LE DOMICILE D'ALIOT À MILLAS (P.-O.)

Mediapart produit dans son article un contrat : http://www.scribd.com/fullscreen/154119328?access_key=key-31v23pxoqrfh0df94yq&allow_share=false&show_recommendations=false liant Marine Le Pen (décrite sous son vrai prénom, Marion) et Louis Aliot. Chacun est co-actionnaire, à 50/50 d'une société civile immobilière SCI, dénommée "Palouma", basée à Saint-Cloud.

L'objet de la société est spécifié comme étant "l'acquisition, la prise en location vente par crédit-bail immobilier, la location de tous biens immobiliers, de toute nature, et leur gestion, (…) y compris la construction sur les terrains nus", ainsi que "toutes opérations civiles (…) et notamment un bien immobilier sis D2, lotissement ——, 66 170 à MILLAS (66)".

"Millas [est] ma résidence principale", a expliqué Louis Aliot à Mediapart, est "connue par le Parlement européen et évoquée dans son courrier", et n'a "aucune incidence". M. Aliot ajoute que le Parlement "a entériné la validité" de son contrat.

ATTAQUE EN DIFFAMATION

Marine Le Pen a annoncé ce jeudi par communiqué : http://servicedepresse.createsend1.com/t/ViewEmail/j/356D1F6C8DB6F53B/C3A21343AEDFE21D2540EF23F30FEDED son intention de poursuivre en diffamation le site d'information Mediapart qui l'accuse de "conflit d'intérêts" pour avoir utilisé son enveloppe d'eurodéputée pour salarier Louis Aliot et Florian Philippot en contrevenant au règlement du Parlement européen.

"A la suite des accusations diffamatoires portées par Mediapart à l'encontre de Marine Le Pen, celle-ci engage un procédure en diffamation", écrit dans un communiqué la présidente du , en affirmant "qu'aucune situation de conflit d'intérêts n'existe dans les contrats la liant à ses assistants parlementaires".

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Source(s): MARTIN BUREAU / MEDIAPART / AFP / midilibre.fr / Relayé par -)

http://www.midilibre.fr/2013/07/18/polemique-sur-les-5-000-eur-de-salaire-de-louis-aliot-comme-assistant-de-l-eurodeputee-marine-le-pen,735937.php

Image : http://images.midilibre.fr/images/2013/07/18/marine-le-pen-et-louis-aliot_634993_510x255.jpg

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