Le cinquième pouvoir : WikiLeaks ou les enjeux de la transparence

“Le cinquième pouvoir” (The fifth estate), qui sort ce mercredi 4 décembre 2013 en France, est un thriller américain sur l’affaire WikiLeaks qui a ébranlé les puissants de la planète en 2010, avec la publication de centaines de milliers de documents classifiés sur la toile.

Dénigré par la critique et par le grand public aux Etats-Unis, fustigé par le fondateur du site internet, Julian Assange, ce long métrage réalisé par l’Américain Bill Condon (“Ni dieux, ni démons”, “Dreamgirls”, “Twilight”) est une fiction inspirée de faits réels. 

Il retrace l’histoire de WikiLeaks, passé en un laps de temps record de site confidentiel à “machine à scoops intraçable et non censurable” (The Guardian) aux enjeux considérables.

Au coeur du récit: son fondateur, Julian Assange, qui a fait trembler gouvernements, diplomates et services de renseignements de la planète avant d’être arrêté pour suspicion d’agressions sexuelles en Suède – ce qu’il nie – et qui est réfugié depuis juin 2012 à l’ambassade d’Equateur à Londres, pour ne pas être extradé. C’est le Britannique Benedict Cumberbatch (“Star Trek Into Darkness”), qui l’interprète aux côtés de l’Allemand Daniel Brühl (“Good Bye, Lenin!”) qui incarne son confident et l’ex-porte-parole de WikiLeaks, Daniel Domscheit-Berg, tous deux très convaincants.

Assange apparaît dans le film comme un personnage insaisissable, à la dégaine négligée et aux cheveux blancs, toujours en partance, à la fois adulé pour son génie et détesté pour son caractère égocentrique et manipulateur.
On le suit de la fondation de WikiLeaks à son coup médiatique planétaire et à sa rupture avec Daniel Domscheit-Berg, qui lui reproche d’être arrivé à l’inverse du but affiché au départ: dire la vérité et protéger les sources. Le film s’arrête avant son arrestation et la condamnation à 35 ans de prison de Bradley Manning, l’ancien soldat américain reconnu coupable de lui avoir transmis quelque 700.000 documents secrets des Etats-Unis.
Contre-attaque d’Assange

Filmé à un rythme frénétique, l’histoire emmène le spectateur de Berlin à Paris, New York, Washington et au Kenya mais aussi dans les coulisses du Pentagone, de la Maison Blanche, du Guardian, du New York Times ou de l’hebdomadaire allemand Spiegel, qui ont relayé, comme Le Monde, une partie des données dont Assange a inondé la toile.

Ordre d’assassinat en Somalie, implication des banques suisses dans le blanchiment d’argent, manuel d’opération du camp de Guantanamo,… Dans le film, on voit comment Julian Assange, prétendant s’appuyer sur un réseau dense “de lanceurs d’alerte”, devient très vite celui que certains appellent le “James Bond du journalisme”.

Mais lorsqu’il divulgue sans tenir compte des mises en garde de ses acolytes, des documents confidentiels sur les guerres en Afghanistan et en Irak et plus de 250.000 télégrammes classifiés sur les missions diplomatiques menées dans le monde, WikiLeaks se heurte à la toute puissance du gouvernement américain…

Produit par Dreamworks, “le cinquième pouvoir” interroge sur les conséquences de la divulgation d’informations confidentielles sans restriction et sans décryptage, sous couvert de vouloir dénoncer l’injustice et la corruption où qu’elles soient.

Il interpelle aussi sur le rôle des médias, des journalistes, sur le sens du mot “information” à l’ère de la communication interplanétaire en temps réel.

Julian Assange a mené une campagne contre le film de Bill Condon, allant jusqu’à diffuser en ligne gratuitement un documentaire sur WikiLeaks fait par WikiLeaks, “Mediastan”, au moment où “Le Cinquième pouvoir” envahissait les écrans outre-Atlantique. 

Le célèbre hacker déclarait alors dans un communiqué: “plutôt que de perdre votre temps et votre argent dans de la propagande hollywoodienne, pourquoi ne pas réunir vos amis pour regarder Mediastan?”.

Dans un e-mail envoyé à l’AFP depuis l’ambassade d’Equateur à Londres où le film a été présenté en première mondiale en octobre, il l’a décrit comme “un festival d’ennui gériatrique que seul le gouvernement américain saura apprécier”.

Le 5ème Pouvoir : Interview du réalisateur Bill Condon [Francais – VOST]

Julian Assange : Pourquoi le monde a besoin de Wikileaks

Ajoutée le 19 juil. 2010
 
Wikileaks, site Internet très controversé, collecte et publie vidéos et documents hautement classifiés. Son fondateur Julian Assange, qu’on dit être recherché pour être interrogé par les autorités américaines, parle à Chris Anderson, de TED, de la manière dont fonctionne le site, de ce qu’il a accompli, et de ce qui le fait avancer. L’entretien inclut la vidéo d’une récente attaque aérienne à Bagdad.

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Source: AFP / Relayé par Meta TV

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