USA : les nazillons de la LDJ repointent leur nez, et leurs bâtons

LDJ : Yosef Steynovitz, du Canada et Rami Lubranicki du New Jersey, les deux hommes ont été accusés de crimes racistes, après avoir attaqué un enseignant d’origine palestinienne devant l’endroit où s’est tenue la conférence annuelle de l’AIPAC à Washington. 

Le rapport diffusé jeudi par le département de police du District of Columbia a identifié Kamal Nafyeh comme étant la victime.

 Kamal Nafyeh professeur d’Université américain d’origine palestinienne, âgé de 55 ans et père de 4 enfants, a été sauvagement attaqué le week-end dernier par les néo-nazis de la Jewish Defense League (Ligue de Défense Juive). 

Yosef Steynowitz après avoir été appréhendé par la police de DC
Yosef Steynowitz après avoir été appréhendé par la police de DC

A dix contre un, fidèles à leur légendaire courage, utilisant leurs drapeaux américains et sionistes comme autant d’armes, les voyous ont littéralement lynché cet homme, le blessant sérieusement.

L’attaque, tout comme d’autres agressions perpétrées contre des jeunes juifs du mouvement anti-colonisation « IfNotNow ? », a eu lieu en marge de la convention annuelle du lobby israélien officiel, l’AIPAC, à Washington.

Un tribunal du district fédéral américain de Washington DC a inculpé deux dirigeants de la Ligue de défense juive (JDL), un Canadien et un autre américain. Yosef Steynowitz, 32 ans, de Thornhill, en Ontario, et Rami Lubranicki, 59 ans, du New Jersey, sont accusés d’avoir agressé Kamal Nayfeh,un professeur palestinien-américain et Ben Doernberg, étudiant diplômé, avec des poteaux de bois et des coups de pied répétés lors de la conférence de l’année dernière de l’AIPAC. Ils ont également agressé Galen Vandergriff d’une manière similaire, brisant la caméra vidéo qu’il avait utilisée pour enregistrer l’incident.

Nayfeh a été battu avec une perche et son visage ensanglanté a nécessité neuf points de suture. L’agression contre Doernberg a provoqué une commotion cérébrale qui a obligé la victime à prendre un congé maladie.

kamal nayfeh agressé à la conférence de l'aipac
Kamal Nayfeh agressé à la conférence de l’aipac

À l’époque, le chef de la LDJ, Meir Weinstein, a prétendu que les victimes avaient été celles qui avaient insulté et agressé les membres du JDL ; et que ces derniers avaient agi en défense d’eux-même et de l’honneur juif :

“Ils ont découvert,” dit Weinstein dans une vidéo, “qu’il n’est pas sage de ne poser aucun doigt sur aucun d’entre nous. Nous n’avons plus de patience pour ces absurdités. Quiconque tentera de nous mettre un coup de poing, de nous pousser et de nous attaquer, nous serions heureux de faire exécuter une arrestation citoyenne à son encontre si l’agresseur semble vouloir coopérer. Malheureusement, nous avons dû recourir à un certain niveau de force, et nous avons très clairement fait savoir que les jours où les Juifs pouvaient être attaqués et être dociles sont révolus depuis longtemps. “

Mais rien n’indique que l’une des victimes ait commis des actes de violence contre ses agresseurs. Steynowitz devait comparaître devant un tribunal fédéral le 3 janvier. Le procureur américain adjoint du district de Columbia, Matthew Massey, a accepté de reporter la mise en accusation afin de permettre à Steynowitz de prendre plus de temps pour prendre ses dispositions de voyage. Il fera face à la mise en accusation le 13 février. Vraisemblablement, il passera beaucoup de temps loin de chez lui à Washington l’année prochaine !

Rami Lubranicki (à g.) posant avec sa chérie, Pam Geller
Rami Lubranicki (à g.) posant avec sa chérie, Pam Geller

 

Weinstein a été invité par le conseil municipal pour aborder la question de la prévention du discours de haine. Il a été demandé au conseil de réprimer les rassemblements annuels de la Journée Al Quds parrainés par Queers contre l’apartheid israélien, qui auraient par le passé inclus des chants “antisémites et antichrétiens”. Il a reçu un accueil chaleureux de la part des deux membres du Conseil. James Pasternak et le maire John Tory.

Le gouvernement des États-Unis avait pourtant défini, il y a une quinzaine d’années, la Ligue de Défense Juive comme « groupe terroriste d’extrême-droite ». Et de fait, on n’avait plus entendu parler de ce groupuscule outre-Atlantique pendant plus de 10 ans.

Mais avec l’élection de Donald Trump, et les encouragements de ce dernier aux racistes de tout poil, la LDJ américaine ressort apparemment de son trou.

Deux des assaillants de dimanche ont été arrêtés par la police de Washington. Selon le site de l’Agence Télégraphique Juive (JTA), les deux nervis s’appellent respectivement Yosef Steynovitz, 32 ans, citoyen canadien, et Rami Lubranicki, 59 ans, du New Jersey. Ce dernier a des antécédents connus d’animation d’un site islamophobe.

La JTA indique qu’ils ont été inculpés, pour le premier, d’agression ayant provoqué des blessures sérieuses, et pour le second d’agression avec arme par destination (la hampe de son drapeau LDJ).

Dans les deux cas, la circonstance aggravante d’agression à caractère raciste a été à ce stade retenue par le procureur, ajoute l’agence de presse.

La Ligue de Défense juive a invité Pamela Geller, une islamophobe américaine, à s’exprimer le 18 décembre prochain au Canada Christian College à Toronto.

Pamela Geller a fondé en janvier 2012 une organisation international, Stop the Islamization of Nations (SION), dont elle est la présidente. SION regroupe Stop Islamization of America (SIOA), également connue sous le nom d’American Freedom Defense Initiative (et considéré comme une organisation raciste par la Jewish Anti-Defamation League et le Southern Poverty Law Center), et son décalque européen, Stop the Islamization of Europe (SIOE), fondé par le danois Anders Gravers Pedersen.

Tom Robinson (EDL), Pamela Geller et Anders Gravers (SIOE).

Cette nouvelle organisation a l’intention de créer une « coalition américano-européenne des peuples libres pour s’opposer à la progression de la loi islamique », et publie le nom des politiciens et militants qui seraient selon elle les promoteurs d’un programme d’islamisation de l’Occident. Elle a fait la promotion de son mouvement auprès de nombreux islamophobes et mouvements d’extrême droite à travers le monde. Ainsi, elle a invité aux États-Unis le leader l’English Defence League, Tommy Robinson, entré sous un faux nom (elle est elle-même interdite de séjour au Royaume-Uni en raison de son racisme maladif).

Geller n’hésite pas à désigner les musulmans comme des « sauvages ».

Le 13 juillet 2017, dans une interview radiophonique avec Janet Mefford, elle dénonce « une guerre contre le premier amendement » qui serait le « résultat » de « l’islamisation de l’espace public ». Et elle n’hésite pas à justifier ainsi toute agression islamophobe : « Parce que sans liberté d’expression, les hommes libres doivent recourir à la violence. » En septembre, elle a participé à la « Free Speech Week » à l’université de Berkley, en Californie, et fut une des seuls à pouvoir prendre la parole, l’événement ayant été finalement été annulé sous la pression des antifascistes qui s’étaient mobilisés. En novembre, elle considère dans une interview que « l’immigration musulmane est directement liée au terrorisme islamique » (Rightwingwatch, november 7, 2017). Enfin, en décembre, sur son site internet, elle annonce avec fierté avoir été désignée par la presse comme « l’islamophobe la plus active du monde ».

C’est donc la Ligue de Défense juive (Jewish Defence League, JDL), considéré par le FBI comme une organisation terroriste en 2001, qui a fait appel à elle pour financer ses activités et répandre son discours anti-musulman au Canada, en organisant l’événement « Meet Pamela Dinner ». Elle sera accompagné  d’Ezra Levant, un ultra-conservateur qui anime le site The Rebel Media.

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Sources : Actualité IsraëlCAPJPO-EuroPalestineGREDAlahorde.samizdat / Radio Canada / Richardsilverstein.com

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