La Ligue de défense juive recrute à Montréal

Alors qu'en France, les autorités se penchent sur la possibilité d'interdire la Ligue de défense juive (), les membres de la canadienne visent l'expansion. Ils étaient à Montréal dimanche pour créer une nouvelle succursale, et ils souhaiteraient faire de même à Calgary, Vancouver et Ottawa.

Si les LDJ canadienne et française ne sont dans les faits pas liées, elles partagent toutefois la même idéologie ultranationaliste.

Ils sont une quinzaine de membres de la LDJ canadienne, dont le directeur, Meir Weinstein, à être venus à Montréal dimanche après-midi pour rencontrer leurs sympathisants québécois. Avant la rencontre confidentielle, le groupe s'est réuni dans un restaurant de la rue Crescent afin de prendre un brunch. La délégation comprend surtout des hommes, plutôt jeunes et visiblement sportifs. Les membres de la LDJ sont souvent adeptes du Krav Maga, un sport de combat israélien que le groupe enseigne régulièrement à ses sympathisants afin qu'ils puissent se défendre s'ils sont victimes d'un acte antisémite.

Garde rapprochée

N'approche pas du directeur de la LDJ canadienne qui veut : le journaliste du Devoir a d'abord dû se présenter à un membre du groupe à l'allure plutôt imposante afin d'être accompagné à la table de M. Weinstein, après avoir répondu à quelques rapides questions sur un ton fort courtois, mais ferme.

Souriant et calme, M. Weinstein explique qu'il veut notamment promouvoir « l'auto-défense » dans la communauté juive montréalaise, alors que deux membres de son groupe se tiennent debout près de lui pour, semble-t-il, assurer sa sécurité. « On regarde les enjeux, les personnalités qui veulent infliger des blessures au peuple juif et, donc, on répond à cela », explique-t-il. Toutefois, pas question de transgresser les lois, insiste-t-il. « On est un groupe avec beaucoup de gros bon sens […] on doit avoir une bonne relation avec la police », dit M. Weinstein. La « force » pourrait être utilisée dans un cas extrême, où une personne« attaque » un membre de la communauté juive, ceci dans le but d'amener l'agresseur devant la police, explique M. Weinstein.

Le rabbin Reuben Poupko, du Centre consultatif des relations juives et israéliennes, estime que personne n'a besoin d'une organisation faisant la promotion de l'autodéfense dans la métropole car le Service de police de la Ville de Montréal a toujours pu rassurer la communauté. « Il n'y a aucun exemple de contre cette communauté, pour laquelle il n'y a pas eu une enquête sérieuse », dit le rabbin.

Images-chocs en

Mais M. Poupko estime que certains membres de la communauté éprouvent un sentiment d'insécurité, non pas à cause de la situation à Montréal, mais en raison des actes« antisémites » qui se sont déroulés en « C'est en lien avec ces photos de la France et de l', où il y a eu des actes terribles d'antisémitisme contre des synagogues, des commerces juifs et des individus », pense-t-il.

En France, les autorités se penchent sur une interdiction de la LDJ française, qui n'a pas de statut légal, mais qui, dans les faits, possède des sympathisants.

La LDJ n'est pas un groupe centralisé, mais plutôt une mouvance qui s'inspire de la pensée du rabbin d'extrême droite Meir Kahane. Certains, en France, accusent des membres de la mouvance d'avoir pris part à des bagarres en marge d'une pro-palestinienne qui a dégénéré récemment. Des manifestants s'en sont pris à une synagogue, les militants de la LDJ étaient présents sur place, il y a eu altération, mais les versions divergent quant à savoir qui est responsable.

La semaine dernière, les autorités françaises ont dit se pencher sur une possible avenue juridique pour interdire les « groupes qui peuvent poser problème », comme la LDJ.

« Il y a beaucoup d'attaques contre la communauté juive en France, je ne comprends pas pourquoi le ministre de la Sécurité publique ne veut pas d'un groupe d'autodéfense dans la communauté juive », se désole M. Weinstein.

Adil Charkaoui, coordinateur du Collectif québécois contre l'islamophobie (CQCI), a lancé une demandant à la ministre québécoise de la Sécurité publique d'interdire la LDJ canadienne à Montréal.

M. Charkaoui craint que les sympathisants du groupe soient présents lors de la de soutien à dimanche prochain à Montréal, ce qui pourrait donner lieu à des débordements. « Il faudrait que les autorités interviennent », dit-il. La ministre de la , Stéphanie Vallée, et celle de la Sécurité publique, Lise Thériault, n'ont pas souhaité donner d'entrevue au Devoir à ce sujet. M. Weinstein explique que son groupe respecte scrupuleusement toutes les lois canadiennes.La réunion de la LDJ à Montréal s'est tenue dans un lieu confidentiel. Plusieurs membres influents de la communauté juive montréalaise à quiLe Devoira parlé expliquent que le groupuscule est très marginal, et qu'il ne recrutera sûrement pas un nombre significatif de membres.

Finalement, la réunion de la LDJ canadienne à Montréal, aura réuni 70 personnes, selon M. Weinstein. Le groupe ne prévoit pas d'organiser des rassemblements pour le moment, la délégation de M. Weinstein sera de retour dans le courant du mois d'août pour finaliser la création du chapitre montréalais.

 

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Source(s) : Le Devoir avec l'Agence France-Presse / Par Bahador Zabihiyan, le 04.08.2014

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