Steven Mnuchin soutient la baisse du dollar

Le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin a tenté d'estomper jeudi à ses déclarations abruptes de la veille qui se félicitaient d'un dollar plus faible, faisant plonger le billet vert.

La veille, le ministre des finances de avait propulsé l'euro à des sommets depuis trois ans en affirmant qu'un “dollar plus faible” était “bon” pour les États-Unis puisqu'il favorise “le commerce et les opportunités”.

L'idée est qu'un dollar plus faible va rendre les exportations américaines plus compétitives tandis qu'en renchérissant les prix à l'importation, il va décourager celles-ci et donc réduire le déficit commercial de la première économie mondiale, un des objectifs du président Trump.

Mais devant les remous des marchés, M. Mnuchin a en partie atténué ses propos au 2e jour de sa visite au Forum économique de . “A court terme, le niveau actuel du dollar n'est pas un problème pour moi (…). A long terme je crois fondamentalement dans la force du dollar”, a-t-il déclaré sur la chaîne financière CNBC.

L'éloge surprise d'un dollar faible a été rebutée par le patron de la BCE à Francfort jeudi. Sans citer son auteur, M. Draghi a dénoncé “la communication” de cette “autre personne” qui “ne se conforme pas aux termes convenus” depuis “des décennies” entre partenaires internationaux.

Il a appelé à la “retenue” et relu haut et fort un des derniers communiqués adopté en octobre lors des réunions du “nous nous abstiendrons de mener des dévaluations compétitives, et nous ne ciblerons pas nos taux de change à des fins de compétitivité”.

– Guerre commerciale –

La position de Steven Mnuchin a semblé brandir une arme supplémentaire dans la guerre commerciale menée par Washington qui veut promouvoir “l'Amérique d'abord”.

“Cela fait un peu partie de la guerre commerciale”, a affirmé Joseph Gagnon, économiste au Peterson Institute for International Economics (PIIE) qui se félicite de cette déclaration.

“J'étais content d'entendre ça. Un dollar fort a été très dommageable et cela dure depuis trop longtemps”, estime cet économiste, affirmant que l' et surtout l' ont profité de cet écart des devises pour gonfler leur excédent commercial avec les États-Unis.

“Quand l'euro était tombé à 1,09 dollar, c'était bien trop faible. Je pense qu'à taux d'intérêt et cycle économique comparables, l'euro devrait être à 1,50”, assure cet ancien économiste de la Fed.

Au vu de l'ampleur de la réaction sur le marché des changes, —l'euro ayant passé le cap des 1,25 jeudi à New York–, le secrétaire au Commerce Wilbur Ross, lui-aussi à Davos, a voulu calmer le jeu avant l'arrivée de jeudi. Il a assuré que son collègue du Trésor n'avait pas voulu agir sur le billet vert: “il ne préconisait rien. Il disait simplement, ce n'est pas la plus grande préoccupation du monde pour nous en ce moment”.

Les mots de Steven Mnuchin auraient-ils dépassé sa pensée ? Pas sûr. Pour Joel Naroff, économiste indépendant interrogé par l'AFP, “M. Mnuchin est un homme qui dit ce qu'il pense, sans trop de filtre”.

“Parlait-il au nom de tout le gouvernement, je ne sais pas. Mais je soupçonne qu'ils vont être contents si le dollar baisse”, a-t-il ironisé.

– Stratégie risquée –

Mais pour d'autres observateurs, c'est une stratégie risquée pour l'administration que de faire baisser le billet vert par des commentaires.

“Cela peut provoquer une course des devises vers le bas car tout le monde veut avoir une monnaie plus compétitive que le dollar ou que son partenaire commercial”, prévient Greg Daco, économiste en chef d'Oxford Economics aux États-Unis.

Certains pays émergents, voire la , pourraient ainsi laisser déprécier leur monnaie pour rester compétitifs commercialement. Il évoque même la zone euro qui “optant pour la façon la moins dérangeante possible pourrait choisir de retarder la remontée des taux d'intérêt” ce qu'a fait jeudi en excluant que la BCE puisse relever ses taux cette année.

D'autres soulignent aussi que si un dollar plus faible peut réduire le déficit commercial américain, il présente également le risque d'importer de l'inflation.

Les prix à l'importation deviennent plus chers, accélérant l'inflation ce qui peut en retour décourager les consommateurs et ralentir leurs dépenses, moteur de l'économie américaine.

“Il faut garder cela à l'esprit quand on parle de dollar plus faible. Ce n'est pas nécessairement entièrement positif. C'est peut-être une déclaration audacieuse mais est-elle judicieuse ?”, s'interroge M. Daco.

Quand l'euro fort pénalise les entreprises françaises

Les entreprises tricolores doivent à nouveau composer avec un euro fort, supérieur à 1,40 dollar. Qu'est ce que cela implique ? Explication de avec l'exemple du secteur automobile. http://www.upr.fr/liste/videos/confer… ( Toutes les conférences de )

Sortie de l'euro, les énormes foutaises qu'on vous fait gober

Vincent Brousseau a travaillé pendant 15 ans à la (BCE) à Francfort. Il en a démissionné au début de 2014 pour rallier l'.

 Depuis bientôt 25 ans, les imposteurs “européistes” nous abreuvent de mensonges constants pour fabriquer le consentement populaire vis à vis de la construction européenne. Leurs argumentaires fallacieux, abrutissants et dogmatiques sont constamment démentis par les faits et par l'analyse. Et pourtant, nous continuons à ne voir qu'eux dans les médias au garde-à-vous. Cette est un extrait de la conférence de Vincent Brousseau : http://www.upr.fr/conferences/vincent…

D'où vient la mondialisation ? (version longue)

Contrairement à ce que la propagande a asséné aux Français depuis des années, la « mondialisation inévitable » était parfaitement « évitable ». Il ne s'est pas agi d'un phénomène extra-terrestre sur lequel nul n'avait prise. Il s'est agi d'une série de décisions mûrement délibérées, qui ont été imposées conjointement par le gouvernement américain et la Commission européenne au tournant des années 1990-1994.
 
 

Sources : Romandie / AgefiSebastien Chaumet / UPR / RTLGeronimo Guu Ji Ya /

Laisser un commentaire

Retour en haut