L’Iran aurait cessé l’enrichissement d’uranium à 20%

Téhéran a mis fin à ses opérations d’enrichissement d’uranium à 20%, selon une information publiée jeudi sur le site Internet du Parlement iranien. Il répond ainsi à une des principales demandes des puissances engagées dans les discussions sur le programme nucléaire du pays, dit un haut parlementaire iranien.

Hossein Naqavi Hosseini, un haut responsable de la commission parlementaire de la sécurité nationale, a précisé que Téhéran avait uniquement suspendu les opérations d’enrichissement supérieur au seuil de 5% servant aux activités civiles. Il a indiqué que le pays disposait déjà du stock d’uranium enrichi à 20% nécessaire au fonctionnement de son réacteur de recherches médicales de Téhéran.

“L’enrichissement au-dessus de 5% dépend des besoins du pays. L’industrie du nucléaire iranien requiert l’enrichissement de l’uranium à 20% pour produire le combustible nécessaire à son réacteur de Téhéran. Mais ce site a suffisamment de combustible pour le moment et il n’y a pas de nécessité de lancer une nouvelle production”, a déclaré Hossein Naqavi Hosseini, cité sur le site internet du Parlement iranien.

“Téhéran décidera s’il faut enrichir l’uranium au-delà de 5% ou non par elle-même, mais cette question de la suspension ou de l’arrêt des opérations d’uranium est dénuée de sens puisque aucune production n’est en cours actuellement”, a-t-il ajouté.

Ni confirmation ni commentaire

Ces déclarations n’ont pas pu être confirmées de source indépendante par l’AFP. Les commentaires des membres de la Commission, qui sont régulièrement informés sur l’avancée du programme nucléaire iranien, ont été plusieurs fois démentis par le gouvernement.

L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), basée à Vienne et chargée de veiller à la non-prolifération nucléaire, n’a pas souhaité faire de commentaire. Un diplomate en poste dans la capitale autrichienne a dit ne pas avoir eu connaissance de l’arrêt de ces opérations.

Discussions genevoises en vue

Le groupe du P5+1, réunissant les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU et l’Allemagne, a négocié les 16 et 17 octobre à Genève avec une délégation iranienne. Il s’agissait de leur première rencontre depuis l’élection à la présidence iranienne en juin de Hassan Rohani, qui a adopté envers l’Occident un ton plus ouvert que son prédécesseur Mahmoud Ahmadinejad. 

Les deux délégations se retrouveront les 7 et 8 novembre, toujours à Genève.

Soupçons sur l’arme nucléaire

L’Iran, soupçonné par l’Occident de vouloir se doter de l’arme nucléaire, revendique le droit de retraiter et enrichir de l’uranium à des fins civiles dans le cadre du Traité de non-prolifération (TNP) de 1970 censé éviter la prolifération des armes nucléaires.

Depuis 2006, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté à plusieurs reprises des résolutions exigeant de l’Iran l’arrêt du processus d’enrichissement de l’uranium de même que ses activités impliquant la technologie des réacteurs à eau lourde.

____________________________________

Sources: ATS / Reuters / AFP

Laisser un commentaire

Retour en haut