L’Académie des Sciences propose dans un avis publié jeudi la création d’une autorité scientifique indépendante pour encadrer la recherche sur l’exploration et l’éventuelle exploitation des gaz de schiste.
Dans le contexte actuel de transition énergétique, la question des gaz de schiste mérite d’être examinée, souligne l’Académie des Sciences, qui recommande le lancement d’un effort de recherche soutenu dans le domaine.
Elle suggère la mise en place d’une autorité scientifique, indépendante et pluridisciplinaire de suivi des actions engagées pour l’évaluation des ressources et des méthodes d’exploitation.
L’Académie recommande également de procéder à des tests en vraie grandeur dans des conditions respectant la décision en vigueur, c’est-à-dire sans fracturation hydraulique, dans des zones déjà fracturées de vieux bassins charbonniers.
L’exploitation des gaz de schiste ne saurait être engagée sans que soient étudiés soigneusement les risques potentiels pour l’environnement, souligne cependant l’Académie.
Elle considère en particulier que la gestion de l’eau constitue un aspect majeur de l’exploitation. La gestion de l’eau doit prendre en compte la disponibilité des ressources, le recyclage des eaux et la prévention des contaminations par les eaux de forage, souligne-t-elle.
En ce qui concerne la consommation d’eau, l’Académie relève qu’elle doit être mise en perspective avec celle engendrée par d’autres activités. A titre d’exemple, les 15.000 m3 d’eau nécessaires à la réalisation d’un puits par fracturation hydraulique correspondent à 2 mois de consommation d’un golf haut de gamme de 18 trous en France, indique-t-elle.
L’Académie estime par ailleurs que la question de l’étanchéité à long terme des forages d’exploitation mérite un examen attentif et l’élaboration d’une réglementation adaptée.
Le Comité de prospective en énergie de l’Académie des sciences, qui a préparé l’avis adopté par l’Académie, estime que l’étape d’exploration si elle est menée selon des règles précises et contrôlées, n’a pas d’impact environnemental significatif.
Il considère néanmoins que rien ne saurait être entrepris sans de nombreuses vérifications et expérimentations préalables encadrées par une réglementation rigoureuse, afin de maîtriser les risques potentiels pour l’environnement et pour la santé.
Il importe aussi de communiquer clairement et honnêtement sur les inconvénients et les avantages potentiels et de mettre en place un dialogue avec toutes les parties prenantes, relève-t-il.
Le Conseil constitutionnel a validé le 11 octobre une loi de 2011 interdisant en France la fracturation hydraulique, technique utilisée pour exploiter les gaz et pétrole de schiste, adressant une fin de non-recevoir aux industriels.
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Sources: Académie des Sciences / AFP / Relayé par Meta TV