Depuis lundi 3 mai, tout Australien venu d’Inde risque cinq ans de prison s’il tente de rentrer chez lui. Une décision taxée de racisme.
C’est une première mondiale. Depuis lundi 3 mai et jusqu’au 15 mai minimum, le gouvernement australien de Scott Morrison interdit à ses ressortissants venus d’Inde de pénétrer sur l’île. Tout contrevenant s’expose à une peine allant jusqu’à cinq ans de prison et 42 000 € d’amende.
Parmi les 9 000 Australiens concernés, beaucoup sont des travailleurs indo-australiens. En Inde, où le nombre de cas positifs au coronavirus dépasse les 400 000 par jour, la double-nationalité n’existe pas. Voilà donc des Australiens natifs d’Inde considérés comme étrangers dans leur pays d’origine et indésirables dans leur pays d’adoption.
« Protéger les Australiens »
D’autant que le ministre des Finances australien motive cette décision par la nécessité deprotéger les Australiens
, excluant, de fait, certains d’entre eux. Dès cette annonce, des voix se sont élevées pour dénoncer une politique raciste et un double standard culturel. Aucune décision similaire n’a été prise lorsque les contaminations explosaient en Grande-Bretagne ou aux États-Unis »,
peut-on lire sur les réseaux sociaux.
Pour se justifier, le gouvernement pointe l’augmentation du nombre de cas dans les hôtels de quarantaine (où tout voyageur venu de l’étranger doit se confiner quatorze jours), passant de 90 par semaine à… 143. Dans 57 % des cas, la personne positive venait d’Inde.Êtes-vous favorable à l’instauration d’un pass sanitaire qui permettrait l’accès aux restaurants, spectacles… ? Cette décision fait écho à la politique frontalière de Canberra. Déjà peu accueillante avant la pandémie, l’île, qui recense 910 décès du Covid-19 pour vingt-cinq millions d’habitants, a verrouillé ses frontières depuis mars 2020. À l’exception, jusque-là, du retour de ses ressortissants.
Source : Ouest France