Le maire déchu de Detroit, dans le Michigan, a été condamné jeudi à 28 ans de prison pour son implication dans un vaste système de corruption dans cette ville en faillite du nord des États-Unis.
Kwame Kilpatrick, âgé de 43 ans, avait été reconnu coupable en mars de 12 chefs d’inculpation parmi lesquels détournement de fonds publics, extorsion et fraude fiscale, après une enquête fédérale sur les comptes et les contrats passés par la municipalité de ce berceau de l’industrie automobile américaine.
Trente-trois personnes, parmi lesquelles des élus et des travailleurs municipaux, avaient également été condamnées pour avoir participé à ce vaste système de corruption publique.
Le maire était notamment accusé d’avoir partagé avec un sous-traitant de la ville plus de 83 millions de dollars de commissions versées par des promoteurs pour obtenir des chantiers municipaux.
L’enquête avait également établi que le maire élu en 2002 avait dépensé 840 000 dollars de plus que son salaire et qu’il avait détourné des fonds de diverses associations créées pour venir en aide aux habitants de la ville.
«Dans cette affaire, il ne s’agissait pas tant de condamner des actes du passé que de dessiner un nouveau futur pour cette ville», a déclaré la procureure Barbara McQuade. «Une telle peine découragera d’autres responsables de voler le peuple et attirera d’honnêtes serviteurs de l’État».
Surnommé le «maire hip-hop», à cause notamment d’un petit diamant qu’il portait à l’oreille, Kwame Kilpatrick, avait été contraint à la démission en 2008 après sa condamnation à quatre mois de prison pour parjure.
L’édile avait menti pour cacher une relation adultère avec sa principale conseillère lors d’un procès pour licenciement abusif de trois policiers qui avait coûté 8,4 millions de dollars à la ville. Les trois fonctionnaires avaient été renvoyés après avoir enquêté sur une partie fine organisée par le maire dans sa résidence officielle.
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Source(s): lapresse.ca le 10.10.2013