Le futur ambassadeur américain en Australie, Harry Harris, a déclaré au Congrès américain que les États-Unis devaient se préparer à un conflit avec la Chine. En effet, Pékin souhaiterait, selon lui, faire main basse sur la mer de Chine méridionale.
Harry Harris, le prochain ambassadeur des États-Unis en Australie, a affirmé le 14 février devant le Congrès américain que Pékin avait l’intention de prendre le contrôle de la mer de Chine méridionale. L’amiral de la marine américaine estime que la puissance militaire chinoise pourrait bientôt rivaliser avec la puissance américaine dans presque tous les domaines.
«L’intention de la Chine est claire. Nous l’ignorons à nos risques et périls», a-t-il prévenu. Le chef des forces américaines dans la zone Pacifique (PACOM) s’est d’ailleurs inquiété des avancées militaires chinoises, citant «le déploiement de batteries de missiles, le développement d’avions de combat de cinquième génération et l’accroissement en taille et en capacités de la marine chinoise avec sa première base à l’étranger, dans le port de Djibouti.»
Par voie de conséquence, Harry Harris a formulé une mise en garde sans détours : «J’espère que cela ne nous amènera pas à un conflit avec la Chine, mais nous devons tous être prêts si cela devait arriver.»
Un signal en direction de l’Australie
L’amiral a également évoqué un risque de conflit armé avec la Chine : «En ce qui concerne l’idée de la dissuasion et la victoire dans les guerres, je suis un militaire. Et je pense qu’il est important de planifier et de trouver des ressources pour gagner une guerre en même temps que vous travaillez pour l’empêcher.»
Selon lui, les États-Unis et leurs alliés devraient ainsi se méfier de l’expansionnisme militaire de Pékin dans la région et condamner les opérations d’influence de la Chine à l’étranger, son comportement économique prédateur et la pression qu’elle exerce sur ses voisins régionaux. Un signal évident à destination du futur pays où il exercera ses fonctions de diplomate, l’Australie redoublant de défiance envers la Chine.
Par ailleurs, Harry Harris s’est alarmé de la construction par la Chine de bases militaires sur sept îles en mer de Chine méridionale, îles que les pays voisins revendiquent. Pour rappel, en 2016, la Cour permanente de La Haye s’était rangée du côté des Philippines dans le différend les opposant à la Chine, affirmant que la revendication chinoise de souveraineté historique sur certaines zones de la mer de Chine méridionale n’était pas fondée. En outre, Harry Harris a mis en garde contre un «culte de la personnalité» se développant autour du président chinois Xi Jinping.