Voici l’exposé du Dr Didier Tarte, médecin du travail, dans le cadre de la grande conférence "Vaccins, cancers etc: les dangers d’une médecine autoritaire" qui s’est tenue le 29 novembre dernier au Palais des Congrès de Namur:
En tant que médecin du travail dans un Centre de Gestion de la Fonction Publique Territoriale, j’ai été amené à suivre une formation de 2 ans qui s’est achevée avec un examen et la présentation en Octobre 2003 d’un mémoire en rapport avec mon activité sur le terrain, auprès des agents de la fonction publique.
J’ai décidé de présenter un mémoire sur la situation de santé de 57 ripeurs éboueurs en activité dans une communauté de communes.
J’ai en effet pris en charge ces agents en 2001 et j’étais préoccupé par les troubles musculo- squelettiques qui les touchaient entraînant des arrêts de travail répétés et parfois prolongés. La santé de ces agents était préoccupante et pour certains il y avait même une menace pour leur emploi. De plus, cette situation posait de sérieux et difficiles problèmes pour la gestion de ce groupe concernant les congés et les remplacements ainsi que pour la formation des équipes de trois personnes, un chauffeur et 2 ripeurs, autour de chaque véhicule.
Pour ce mémoire, j’ai suivi une procédure en essayant de retrouver l’historique des symptômes de chacun des agents le plus en amont possible à partir des visites annuelles réalisées par les précédents médecins du travail qui suivaient ce groupe.
Ainsi pour chaque agent, j’ai regroupé toutes les informations que je pouvais recueillir concernant les dates des symptômes, examens et interventions réalisés ainsi que les vaccins reçus. Ensuite, j’ai étudié particulièrement les 10 personnes ayant eu le moins d’arrêt de travail et les 10 autres ayant eu le plus d’arrêt de travail au cours des 7 années précédentes. Le temps d’arrêt de travail étant un indice fiable en rapport avec leur état de santé, ainsi que les symptômes, examens et interventions reçus.
Il s’est alors trouvé que l’étude des dossiers de chacun de ces 2 groupes faisait apparaître que le groupe des personnes avec le plus d’arrêt de travail était celui dont les agents avaient reçu le plus de vaccins dont particulièrement le vaccin contre l’hépatite B entre 1995 et 1998. La somme des arrêts de travail de ce groupe était trois à quatre fois plus importante que celui des personnes avec le moins d’arrêt. Et pour certains, cela pouvait atteindre presque une année, témoin alors du retentissement sur la santé de ces agents.
Conscient de la présentation délicate de ce que cette étude faisait apparaître auprès du directeur de mon mémoire et plus tard pour le jury, j’ai simplement mis en interrogation la possibilité d’une manifestation inflammatoire plus ou moins prononcée entraînant ces troubles musculo-squelettiques en fonction du nombre de vaccins reçus.
Tout au long de cette activité j’ai tenu informé de mon travail mon directeur de mémoire. Par ailleurs il a reçu ce mémoire un mois avant la présentation devant le jury. Je n’ai reçu pendant tout ce temps aucune remarque particulière ou critique sur la rédaction et la présentation de ce mémoire.
Vint alors le jour de la présentation. A ma grande surprise je découvre que parmi la vingtaine de collègues qui présentent eux aussi un mémoire pour la qualification de leur activité, je suis le seul où parmi les 3 membres du jury, mon directeur de mémoire n’est pas présent. De plus on me fait passer en dernier.
A peine ai-je commencé à présenter mon travail que le président du jury m’admoneste de façon très incisive et déterminée, critiquant la méthode suivie pas digne, d’après lui, du niveau demandé. Un bon savon, repris par chacun des autres membres du jury qui laissent entendre que je dois revoir complètement mon travail dans les deux mois, si je veux avoir la validation de mon activité. J’avais alors 60 ans, il me restait à priori 5 années d’activité qui risquaient d’être compromises avant ma retraite.
J’étais complètement abasourdi par la situation et la manœuvre sournoise qui venait de me tomber dessus. J’étais devant une stratégie bien étudiée et délibérée pour me casser visant surtout à faire disparaître ce que j’avais fait apparaître avec cette interrogation sur l’influence probable des vaccins.En effet, à aucun moment mon directeur de mémoire n’avait manifesté la moindre critique ou objection concernant mon travail. Est-ce que c’était la raison pour laquelle il ne faisait pas partie du jury, contrairement à la règle habituelle ?
Si la méthode que j’ai suivie n’était pas très orthodoxe, car ne suivant pas une méthode statistique élaborée et classique, des professeurs dignes de confiance et respectueux d’un travail attaché à se préoccuper de la santé des agents ainsi que de ce qui mettait en cause leur santé, auraient pu dès le départ m’aider à suivre ce projet et donc à améliorer la méthode utilisée et par là même à rendre particulièrement crédible cette démonstration.
Il n’en a rien été. Il s’agissait de me contrôler entièrement et de faire disparaître la moindre interrogation concernant les vaccins et surtout celui des vaccins contre l’hépatite B (VHB), reçus sans réelle justification par les agents entre 1995 et 1998, car le risque de contamination par le virus de l’HB était quasiment nul dans le contexte de leur activité.
Par ailleurs, il n’est pas inutile de faire remarquer qu’à aucun moment les différents médecins du travail qui m’avaient précédé, ils étaient 3 ou 4, ne se sont posés de question sur l’apparition des symptômes qui surgissaient et des arrêts de travail qui suivaient en conséquence. Et ne parlons pas des autres médecins, médecins traitants ou les différents spécialistes -radiologues, rhumatologues et même chirurgiens- amenés à suivre ces agents pour explorer ou soigner ces personnes. Ils ne semblent pas s’être interrogés sur l’origine de ces symptômes dans le parcours de soins ou de travail de ces agents.
Et donc en conséquence, même si parfois des facteurs traumatiques apparaissaient provoqués par le travail, la cause de ces troubles étant due ou aggravée le plus souvent par des vaccins, les thérapies proposées à base d’anti-inflammatoires, d’antalgiques ou de cortisone apportaient peu d’amélioration et faisaient avancer ces agents dans une chronicité préoccupante. A signaler enfin qu’un rappel vaccinal venait parfois aggraver les troubles présents, sans que personne ne s’interroge sur l’origine de cette aggravation.
Voici donc comment fonctionne une institution ou une profession créditée de rationalité et de rigueur morale portée à son plus haut niveau et qui, comme toute formation universitaire, prétend en suivre les règles supérieures et former ses membres sur ces valeurs.
Docteur Didier Tarte
__________________________________________________________
Source(s) : raphael sirjacobs / dailymotion / Réseau international / Avic, le 15.02.2014