La Russie dispose de documents prouvant que l’armée ukrainienne a pu abattre le Boeing 777 de la Malaysia Airlines le 17 juillet dernier, a annoncé, lundi 21 juillet, le général Andreï Kartapolov, de l’État-major des forces armées russes.
Le Boeing 777 qui a explosé le 17 juillet dans le ciel ukrainien s’était éloigné de 14 kilomètres de sa trajectoire de vol habituelle, puis a tenté de revenir dans les limites de son couloir aérien mais n’a pas eu le temps de le faire, a déclaré le général. « Jusqu’à Donetsk, l’avion suivait son itinéraire habituel, puis il a dérivé et est parti vers le Nord, s’éloignant de 14 km de la frontière gauche de son couloir », a-t-il précisé.
L’analyse des boîtes noires (remise dans la nuit du 21 au 22 juillet par les insurgés à des responsables de la Malaysia Airlines, ndlr) devra permettre de comprendre pourquoi l’avion a dérivé, a poursuivi le général. « L’équipage a-t-il commis une erreur de navigation ou a-t-il exécuté les commandes des contrôleurs aériens ukrainiens de Dniepropetrovsk ? Nous ne pourrons répondre à ces questions qu’après avoir obtenu les informations fournies par l’analyse des boîtes noires et des conversations des contrôleurs », a-t-il déclaré.
Le général Kartapolov a également présenté des photos des radars et des lance-missiles Bouk, prises depuis l’espace. Il a d’abord montré trois clichés datant du 14 juillet.
« Il s’agit, sur la première photo, de lance-missiles Bouk à huit kilomètres de Lougansk. Sur la deuxième photo, vous voyez des radars dans la région de Donetsk et, sur la troisième, ce sont des équipements de lutte antiaérienne, dont un lance-missile, pris aussi dans la région de Donetsk. Si vous observez ensuite les photos prises le 17 juillet aux mêmes endroits, vous verrez que le lance-missile de la troisième photo n’y est pas. On retrouve en revanche, le matin du 17 juillet, le lance-missile Bouk à 50 km à l’est de Donetsk et à 8 km au sud de Chakhtersk. Posons-nous la question : pourquoi ce lance-missile se trouve-t-il, tout juste avant la tragédie, tout près de la zone contrôlée par les insurgés ? Les photos du 18 juillet prouvent que le lance-missile en question a déjà quitté cette zone. »
Le général a également souligné que, vers le 17 juillet, les radars du lance-missile Bouk avaient fonctionné avec une intensité accrue. « Ces lance-missiles peuvent atteindre des objectifs situés à une altitude de 22 km et à une distance de 35 km. Dans quel but et contre qui ces lance-missiles ont-ils été déployés ?, s’est interrogé le général. On sait parfaitement que les insurgés ne possèdent pas d’aviation. »
Le général a ajouté que le chasseur ukrainien SU-25 avait suivi le Boeing 777 à une distance de 3 à 5 km dans le couloir aérien civil. Le SU-25 peut atteindre une altitude de 10 000 mètres, ainsi qu’être muni de missiles air-air d’une portée de 12 km. « Les chasseurs de ce type sont munis de missiles air-air P-60, pouvant atteindre des objectifs de 12 km au maximum et de 5 km garantis », a précisé le général.
Au moment où le Boeing a commencé de chuter, les radars civils ont enregistré un autre objet volant à ses côtés, sans transpondeur, ce qui est « typique pour un avion de guerre », a souligné le général.
« À 17h20, à 51 km de la frontière russe, à un azimut de 300 degrés, le Boeing 777 a commencé à perdre de la vitesse, a affirmé pour sa part Igor Makouchev, chef du QG des forces aériennes russes. Le nouvel objet volant a été enregistré à 17 heures, 21 minutes et 35 secondes par les postes d’Oust-Donetsk et de Boutourino et a été observé pendant quatre minutes. » Après la chute du Boeing, l’objet a patrouillé le ciel sur le lieu de la catastrophe, selon le ministère russe de la défense.
Le général Kartapolov a déclaré que, selon les informations du ministère russe de la défense, un satellite américain survolait l’Est de l’Ukraine le 17 juillet entre 17h06 et 17h21. Il s’agit d’un satellite de nouvelle génération, destiné à suivre les lancements de missiles. « Je ne sais s’il s’agit d’un hasard, mais le moment de la catastrophe et du passage de ce satellite est le même , a noté Kartapolov. Si ces photos existent, j’aimerais que les États-Unis les présentent à la communauté internationale », a-t-il ajouté.
À la fin de la conférence, le général a montré une vidéo d’un lance-missile Bouk équipé de trois de ses missiles sur quatre, qui a déjà fait le tour d’Internet. Selon le général, cette vidéo a été tournée non à Torez, où le Boeing s’est écrasé, mais à Krasnoarmeïsk, contrôlé par l’armée ukrainienne. « On voit sur la vidéo la bannière d’un concessionnaire de voitures indiquant une adresse : 34 rue Dniepropetrovskaïa », a précisé le général.
La Fédération de Russie n’a pas fourni les insurgés en lance-missiles, a également fait savoir Kartapolov, avant d’ajouter que toutes les informations requises seraient fournies aux experts internationaux.
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Source : Le Courrier de Russie / Traduction : Inna DOULKINA, le 22.07.2014
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Bon je crois qu’avec ça et l’analyse de Sapir http://russeurope.hypotheses.org/2547 on y voit un peu plus clair nan? C’est même un échec et mat!