Un pirate informatique aurait dirigé des centaines d’attaques informatiques contre des sites internet gouvernementaux étrangers, transmettant ensuite les données à l’agence fédérale américaine, dont il est devenu informateur.
Le FBI a l’origine de centaines de cyber-attaques ? C’est en substance ce que révèle ce jeudi le New York Times. Le quotidien américain assure qu’un jeune pirate aurait dirigé en 2012 des centaines d’attaques informatiques contre des sites internet gouvernementaux étrangers, transmettant ensuite les données récupérées à l’agence fédérale américaine dont il est devenu informateur.
Parmi les victimes de cette entreprise d’espionnage informatique au cours de laquelle de nombreuses bases de données et courriels ont été récupérés, figurent des sites gouvernementaux en Iran, au Brésil, en Turquie, au Pakistan ou encore l’ambassade polonaise au Royaume-Uni, affirme le quotidien, s’appuyant sur des documents judiciaires et des entretiens avec des personnes impliquées dans ces opérations.
Le gouvernement pourrait avoir utilisé les pirates
Le Times affirme :
“Si les documents (judiciaires) n’indiquent pas si le FBI a directement ordonné les attaques, ils laissent penser que le gouvernement pourrait avoir utilisé des pirates informatiques pour obtenir du renseignement à l’étranger”
Au centre de cette affaire se trouve un pirate informatique devenu informateur du FBI après son arrestation: Hector Xavier Monsegur, alias “Sabu”, âgé de 30 ans. Membre influent du groupe des “Anonymous”, il avait notamment été impliqué en décembre 2010 dans le piratage des sites des cartes de crédit Visa, Mastercard et PayPal.
Coopérer avec le FBI pour éviter 124 ans de prison
Pour les différents délits informatiques qui lui étaient reprochés, il risquait jusqu’à 124 ans de prison. Il a coopéré à l’enquête sur les “Anonymous” et sa condamnation “n’a cessé d’être reportée”, observe le journal.
Hector Monsegur était en contact avec un autre membre des Anonymous, Jeremy Hammond, à qui il a demandé de pénétrer des sites informatiques de gouvernements étrangers. La liste des cibles représentait plus de 2.000 sites internet, selon le quotidien.
Un accès aux systèmes informatiques syriens
Une fois les données récupérées sur ces sites, elles étaient envoyées vers un serveur informatique contrôlé par Monsegur, a confié Jeremy Hammond au Times lors d’un entretien réalisé dans la prison où il est incarcéré.
Selon des documents judiciaires, Hector Monsegur a également convaincu d’autres pirates de s’en prendre à des sites internet relevant des autorités syriennes.
L’un des documents cité par le New York Times pointe:
“Le FBI a pris avantage de pirates qui voulaient aider les Syriens contre le régime Assad, et qui en fait fournissait à leur insu au gouvernement américain un accès aux systèmes informatiques syriens”
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Source(s) : LaTribune, le 24.04.2014