“Point du mari” : Une opération du vagin après l’accouchement que dénoncent les sages-femmes

TÉMOIGNAGES – Certains médecins proposeraient aux jeunes mamans de leur resserrer le vagin. Une légende urbaine selon le syndicat des gynécologues obstétriciens, une pratique inquiétante selon les sages-femmes.

C’est une pratique barbare et inquiétante dénoncée par les sages-femmes. “Le point du mari“, concerne les femmes qui viennent d’accoucher et qui ont subi une épisiotomie. Certains médecins leurs proposeraient, voire imposeraient, un point de suture supplémentaire pour resserrer un peu plus l’entrée de leur vagin. Le but est d’améliorer les sensations du mari lors des relations sexuelles.  

Difficile de dire si la pratique est très répandue. Son existence même est remise en cause. Ainsi, pour le président du syndicat des gynécologues obstétriciens, Jean Marty, il s’agit surtout d’une légende urbaine.

“C’est tout à fait absurde puisque faire le ‘point du mari’ ne sert à rien, il n’a pas de réalité anatomique qui peut apporter quoi que ce soit”, affirme-t-il.

Un non-respect des droits de la femme ?

Pourtant, selon la sage-femme Anne Ledig, si la pratique est rare, elle existe tout de même. “Des femmes se sont retrouvées avec un vagin un peu resserré et des sages-femmes ont entendu des gynécologues dire en des termes précis : ‘Je vous ai refait un vagin de jeune fille.’

Anne Ledig y voit surtout un non-respect des droits de la femme. “Je ne suis pas sûre que la femme comprenne ce qu’on lui fait et qu’elle soit d’accord”, affirme-t-elle. 

Des conséquences pas anodines

Techniquement, la pratique n’est pas illégale, mais elle peut avoir des conséquences graves. “La conséquence peut être des douleurs lors des rapports”, indique la sage-femme.

Elle ajoute que cela “peut entraîner aussi une douleur émotionnelle, parce que réparer quelque chose qui est déchiré est une chose, le modifier en vue d’une amélioration des pratiques sexuelles, s’en est vraiment une autre.”

Le “point du mari” est symptomatique, selon elle, d’une violence médicale qui peut exister dans certains établissements.

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Source(s) : RTL, le 28.03.2014

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