Deux hauts fonctionnaires nigérians ont été inculpés ce jeudi 8 février 2018 par la cour de justice du pays. Ils sont accusés de fraude après qu’on ait découvert à leurs domiciles des biens non déclarés, tels que 86 voitures de luxe dont 23 véhicules blindés, ainsi que quatre propriétés et un terrain. De quoi renforcer la lutte anti-corruption dans le pays.
La lutte anti-corruption se poursuit au Nigeria où le président Muhammadu Buhari en avait fait une promesse de campagne. La cour de justice du pays a inculpé le jeudi dernier deux hauts placés de l’administration Buhari à qui elle reproche une fraude. Il s’agit des frères Tumsah, Ibrahim Tumsah, directeur financier pour le ministère nigérian du travail, de l’énergie et du logement et Tijani Tumsah, membre du comité présidentiel pour la gestion de la crise dans le nord-est du pays, région où sévit Boko Haram.
Selon les dossiers de la justice cités par l’AFP, il est indiqué que les deux hommes n’ont pas déclaré 86 voitures de luxe, dont 23 véhicules blindés, ainsi que quatre propriétés et un terrain, des biens qui ont été découvert à leurs domiciles.
Alors que les autorités anti-corruption avaient ouvert les enquêtes et interrogé les personnes concernées, celles-ci ont été incapables de fournir aux enquêteurs de la commission spéciale d’investigation sur les biens publics, des ”excuses raisonnables”, souligne-t-on dans les dossiers de justice. Ibrahim Tumsah et son frère Tijani Tumsah ont donc été traduits en justice et devront attendre leur procès qui s’ouvrira en mars 2018.
Une lutte anti-corruption impartiale ?
La guerre déclarée par le gouvernement nigérian contre la corruption, est une promesse faite par le président Muhammadu Buhari d’en faire une priorité de son mandat. Malheureusement, le chef de l’État nigérian est accusé de ne diriger sa lutte que contre les membres de l’ancienne administration et ses adversaires politique et jamais contre les membres de son propre gouvernement.
En octobre dernier, une source judiciaire indiquait que l’ancien président Goodluck Jonathan devrait comparaître au tribunal pour répondre comme témoin dans une affaire de corruption accablant un de ses proches. Olisa Metuh, cadre du Parti pour la démocratie et le progrès (PDP), est accusé d’avoir empoché une somme de 1,1 million de dollars de Sambo Dasuki, un ancien conseiller à la sécurité nationale avant de s’en servir pour la campagne électorale de l’ancien chef de l’État. Plusieurs autres proches du président Jonathan sont dans le collimateur de la justice pour des affaires de corruption. On parle de son épouse, Patience Jonathan et son cousin Robert Azibaola. L’inculpation de deux de ses proches haut placés dans la hiérarchie de l’administration, vient démentir les arguments de ses détracteurs. « La corruption n’aura pas de place dans mon administration », avait promis le président Muhammadu Buhari.
Voir aussi : Le groupe terroriste Boko Haram est-il soutenu par l’Occident ?
Source : Afrique la Tribune