L’ayatollah Khamenei refuse toute concession sur le nucléaire

Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a réaffirmé mercredi son refus de toute concession sur le programme contesté de son pays, à quelques heures d'une nouvelle réunion des négociateurs iraniens avec les grandes puissances à Genève.

Dans un discours, très ferme, sonnant comme un dernier recadrage de l'équipe de négociateurs iraniens, il a proclamé devant 50 000 miliciens islamistes réunis dans une grande mosquée de Téhéran : «J'insiste sur la consolidation des droits nucléaires de l'».

À Genève, les représentants du groupe 5+1 (, États-Unis, France, Royaume-Uni, et ) et l' vont reprendre dans l'après-midi le dialogue pour tenter de finaliser un accord «intérimaire» sur le programme iranien, soupçonné par les Occidentaux et Israël de cacher un volet militaire malgré les démentis de Téhéran.

D'intenses négociations il y a dix jours n'avaient pas abouti à un accord, mais les participants avaient souligné les progrès accomplis.

«Je n'interviens pas dans le détail des négociations, mais il y a des lignes rouges que les responsables doivent respecter sans avoir peur de l'agitation des ennemis.»

L'ayatollah Ali Khamenei
Guide suprême iranien

L'absence d'accord «ne veut pas dire que nous sommes dans une impasse. Il y a une voie, un chemin constructif», a affirmé mardi dans une postée sur YouTube le chef de la diplomatie Mohammad Javad Zarif, qui mène l'équipe iranienne.

L'ayatollah Khamenei, qui n'a jamais caché son pessimisme sur l'issue des discussions, a réitéré son soutien aux négociateurs, tout en donnant ses directives.

«Je n'interviens pas dans le détail des négociations, mais il y a des lignes rouges que les responsables doivent respecter sans avoir peur de l'agitation des ennemis et je leur ai dit», a affirmé le numéro un iranien, qui a la haute main sur les décisions stratégiques du pays, dont le dossier nucléaire.

Parmi les «lignes rouges» de l'Iran figurent le droit à enrichir l'uranium sur son sol ainsi que le refus de fermer le site souterrain d'enrichissement de Fordo et de stopper la construction du réacteur à eau lourde d'Arak (centre).

L'Iran «défendra fermement ses droits nucléaires» et refusera «toute discrimination», a dit pour sa part le président iranien Hassan Rohani au premier ministre britannique lors d'un entretien téléphonique dont le contenu était rapporté mercredi par l'agence Irna.

Pour Téhéran, le droit à l'enrichissement d'uranium est contenu dans le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) dont l'Iran est signataire.

Le texte présenté par les grandes puissances afin de neutraliser les activités nucléaires iraniennes prévoit justement l'arrêt de l'enrichissement à 20 %, la réduction du stock d'uranium à 20 % et l'arrêt des travaux pour la construction du réacteur d'Arak, qui doit entrer en service pas avant fin 2014.

Israël «voué à la disparition»

L'Iran, qui affirme être décidé à parvenir à un accord, accuse la France d'être à l'origine de «demandes excessives» soufflées par Israël, ennemi juré de la République islamique accusé de chercher à «torpiller» les négociations.

Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou hostile aux termes d'un possible accord devait rencontrer mercredi le président russe à Moscou, après avoir reçu à le président français .

Mercredi, l'ayatollah Khamenei s'est lancé dans une violente attaque contre l'État hébreu, égratignant au passage la France.

«Les ennemis, notamment par la bouche sale et malveillante du chien enragé de la région, le régime sioniste, disent que l'Iran représente une menace pour le monde. C'est faux, car c'est totalement contraire aux enseignements de l'islam», a-t-il dit, accusant à son tour Israël «et certains de ses soutiens» d'être «la vraie menace».

«Malheureusement, certains depuis l' se précipitent pour aller chez les dirigeants sionistes – dont il est dommage de les appeler des humains – pour les flatter et ainsi ils humilient leur propre nation», a-t-il ajouté, en référence à la visite de M. Hollande.

«Les fondements du régime sioniste ont été affaiblis très fortement et il est voué à la disparition», a-t-il lancé après avoir qualifié début octobre Israël de régime «illégitime et bâtard».

L'Iran ne reconnaît pas l'existence de l'État d'Israël et soutient les mouvements armés qui luttent contre lui.

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Source(s): Nikou Rahati / YouTube / ​La Presse, le 20.11.2013 / Relayé par Meta TV )

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