Laurent Wauquiez veut créer un délit d’incitation à la haine de la République

Meta : On monte d'un cran avec cette proposition très dangereuse de Laurent Wauquiez. C'est quelque chose qu'on pouvait voir venir depuis quelques temps (on se rappelle des discours de sur la république, ses valeurs), bientôt ce sera un délit de ne pas apprécier la république ? Avec ses dirigeants corrompus et qui ne représentent personne … Il parlent au nom de la démocratie, de la liberté mais ils incarnent exactement ce qu'ils dénoncent régulièrement : un totalitarisme.

Les attentats de l'Aude ont été l'occasion pour Laurent Wauquiez de faire ses propositions concernant la lutte antiterrorisme. Quitte à choquer. Au Parisien, il s'explique.

Il cogne fort Laurent Wauquiez. Quelques heures après les attentats dans l'Aude, qui ont fait quatre morts, ses propos sur les fichés S ou la « naïveté » d'Emmanuel Macron face à la menace terroriste font des vagues, mais lui n'en a cure.

Laurent Wauquiez persiste et signe, ce mardi, dans Le Parisien. Et tant pis si ses propositions font écho à celles de . Mal en point dans les sondages, le nouvel homme fort des Républicains, suit toujours sa route : à l'offensive toute pour tenter de s'imposer comme la seule force d'opposition.

Vous avez dénoncé la « naïveté coupable » d' après les attentats dans l'Aude. Vous persistez ?

LAURENT WAUQUIEZ. Après chaque attentat, on a les mêmes découvertes : des individus fichés S dans 60 % des cas, parfois condamnés par la , et on en tire aucune conséquence ! Alors oui, je maintiens mes propos. s'est opposé à la déchéance de la nationalité – ce qui nous aurait aidés puisque Radouane Lakdim était binational – et il a fait sortir la France de l'état d'urgence. On ne sent pas chez lui une volonté de lutter contre le communautarisme. Nommer au conseil national de la Ville des personnalités communautaristes, est-ce raisonnable ? Quand vous pensez qu'il a osé déclarer en novembre dernier que « nous avons gagné la guerre contre »…

Vous suggérez l'expulsion de tous les étrangers fichés S. Mais ce n'est pas une mesure judiciaire…

On aurait 2 500 à 3 000 individus étrangers suivis sur le sol français pour radicalisme. Je demande donc qu'on utilise l'outil de la fiche S, en la faisant évoluer si nécessaire, pour agir en amont… et pas une fois que le sang des Français a été déversé. Je remarque d'ailleurs que sur ce débat, les choses bougent. soutient cette mesure, alors qu'il était contre quand il était à Matignon.

Certains dans la majorité vous ont reproché de ne pas « respecter un délai de décence » après la mort du gendarme Arnaud Beltrame…

Le meilleur hommage qu'on puisse lui rendre, c'est d'agir. Son sacrifice ne doit pas rester vain. Il est mort pour arrêter l'islamisme, et nous, on persisterait dans le même aveuglement ?

Vous proposez quoi ?

Par exemple, de créer un délit d'incitation à la haine de la République. On a trop d'individus étrangers radicalisés sur notre territoire. Tous les gens qui nourrissent les réseaux intégristes doivent pouvoir être expulsés. Alors puisque Emmanuel Macron propose de toucher à la Constitution pour des sujets qui n'intéressent personne (NDLR : la réforme des institutions), eh bien je lui demande d'en profiter pour intégrer ces mesures permettant de protéger les Français.

porte des revendications similaires. C'est aussi pour parler à ces électeurs que vous proposez ça ?

Quand je propose une mesure, c'est pour qu'elle soit efficace pour la protection des Français. C'est ma seule obsession, et pas ce qu'en dira le FN.

Qu'avez-vous pensé des déclarations de Thierry Mariani qui prône un rapprochement avec le FN ?

J'ai toujours défendu la liberté de parole dans notre mouvement. Après, la voix qu'il a exprimée n'est pas nouvelle chez lui, mais elle est totalement isolée dans le parti. Ma ligne est très simple : jamais d'alliance avec Marine Le Pen. Elle est contre l', pas moi. Elle veut la sortie de l'Euro, pas moi. Ce qui ne veut pas dire que je ne prends pas en compte la colère des électeurs du FN.

Les chiffres du déficit public qui sont en dessous des prévisions gouvernementales. C'est l'effet Macron ?

Non, c'est l'effet CSG. Car qui a fait l'effort ? Pas le gouvernement, mais les Français qui ont subi quasiment 25 % d'augmentation de la CSG, la hausse du diesel, du … La réduction du déficit public, c'est juste parce qu'on a pris dans la poche des Français. Ce n'est pas ce que j'appelle une embellie de la situation économique.

Mais certaines réformes, comme celle de la SNCF, s'attaquent à des problèmes structurels…

À chaque fois que je considérerai qu'une réforme va dans l'intérêt de la France, vers plus de , je n'aurai aucun problème à la soutenir. Je suis favorable à cette réforme du statut des cheminots. En revanche, cela ne permettra pas de purger les 50 milliards de dettes de la SNCF. Et puis, on a appris qu'un plan de suppression de plusieurs milliers de kilomètres de lignes dans nos territoires était en préparation. Ça, je ne l'accepterai jamais.

La mobilisation du 22 mars n'a pas été un succès. Macron est-il en train de gagner cette bataille ?

Je mets en garde sur un danger : la déconnexion profonde du président et de son gouvernement à l'égard de ce qu'est la réalité du pays. Quand Emmanuel Macron a expliqué que les retraités étaient aisés et qu'il fallait leur demander de faire un effort, il ne sait pas ce que c'est que de vivre avec 1 100 euros par mois… Je vois chez lui une profonde coupure avec la réalité de la vie quotidienne des Français. On peut écraser les gens, on peut les mépriser, mais ça ne dure pas longtemps. Il semble se féliciter de faire des réformes les unes après les autres. Mais si chaque réforme dégrade la situation des Français, ce n'est pas la bonne réponse.

Un mois et demi après l'épisode des enregistrements à l'école de commerce de Lyon, quel regard portez-vous, avec le recul, sur cette séquence ?

On a fait de ce débat la quasi unique actualité pendant quatre jours, cela veut dire à quel point une partie du système médiatique est déconnectée des problèmes des Français ou inféodé à Macron. Mais quel est donc le grand crime que j'ai commis ? D'avoir été enregistré à mon insu, avec des pratiques qui n'ont rien à voir avec la déontologie, sur des propos où la seule chose que je dénonçais c'était une certaine hypocrisie du système ? Je ne me laisserai pas impressionner, même si ça dérange les biens pensants.

Cela va laisser des traces ?

Ce qui laisse des traces durablement, ce sont les impôts, les attentats, le sentiment de capitulation face à l'islamisme. Je n'ai pas insulté les Français, aucun de mes propos ne montre le moindre signe de mépris ou d'incompréhension à leur égard.

Où en sont vos relations avec ?

Ma responsabilité, c'est de construire une nouvelle droite. Mais je n'oublie rien de ce qu'on doit à . J'ai pour lui une profonde admiration, et plus que ça un lien affectif et personnel. J'ai été choqué par la façon dont il a été traité dernièrement avec sa garde à vue. J'ai tenu à lui apporter publiquement mon soutien, bien évidemment, sans remettre en cause le rôle de la justice. Mais je l'ai fait parce que j'ai eu le sentiment qu'il était victime d'un traitement particulier et ça, ce n'est pas acceptable.

Source : Le Parisien 27 mars 2018

Laisser un commentaire

Retour en haut