Quelques jours après le 25e anniversaire de la répression meurtrière du « printemps de Pékin » en faveur de la démocratisation du pays, le Quotidien du peuple, organe du Parti communiste chinois (PCC), met en garde contre la démocratie « à l'occidentale ». « La “politique de la rue” conduit souvent aux désordres et même à la guerre civile », affirme un éditorialiste du journal, Mi Bohua.
Selon lui, « du Moyen-Orient à l'Afrique du Nord ou de l'Ukraine à la Thaïlande, tous [ces pays], sans exception, ont été entraînés sur la voie de la “démocratie à l'occidentale” et tous ont vu la politique dans la rue escalader de meetings en manifestations, jusqu'à un conflit armé ». Et dans la plupart des pays touchés par ces mouvements, poursuit l'éditorialiste du PCC, « les forces américaines ou occidentales, ouvertement ou en coulisses, ont été impliquées ».
L'éditorialiste se garde de toute allusion à l'immense vague de manifestations du printemps 1989, initiée par des étudiants, en faveur de la démocratie et contre la corruption en Chine. Signe de la nervosité du régime, plusieurs dizaines de juristes, journalistes, parents de victimes et défenseurs des droits de l'homme ont été emprisonnés ou réduits au silence à l'approche de l'anniversaire.
Dans un discours prononcé en avril lors d'un voyage officiel en Allemagne, l'actuel président, Xi Jinping, avait affirmé que la Chine avait fait l'expérience dans le passé du système parlementaire et du multipartisme, mais que « rien de cela n'avait marché ». « Finalement, la Chine a pris la voie socialiste », avait ajouté le président chinois. « Comment la Chine, sinon, aurait-elle pu avoir la paix et la prospérité ? », s'interroge en écho l'éditorialiste du Quotidien du peuple.
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Source(s) : Le Monde avec AFP, le 09.06.2014