Le Bureau du Plan a publié son bilan 2014 sur le développement durable, avec des tendances contrastées. Si l'environnement s'améliore, la pauvreté, elle, gagne du terrain.
Des spécialistes du Bureau du Plan ont analysé les chiffres de 25 « indicateurs phares » récoltés entre 1992 et 2012-2013: inclusion sociale, protection de l'environnement, modes de consommation et de production durables, et moyens d'exécution des politiques.
Si certains chiffres concernant la préservation de l'environnement présentent une évolution plutôt positive, certains indicateurs en rapport avec la santé (maladies cardio-vasculaires ou obésité) sont plutôt négatifs. Quant aux indicateurs qui rendent compte de la situation sociale et économique de la population, ils sont en cours de dégradation, et parfois de façon très nette.
Parmi ceux-ci, la pauvreté semble de loin l'aspect le plus inquiétant du document. Mais pas seulement. « Le nombre de personnes qui présentent un risque de pauvreté ou d'exclusion sociale continue à augmenter, et ce n'est pas seulement de la pauvreté monétaire mais aussi de la privation matérielle sévère ou un manque d'accès au marché du travail «, précise Nadine Gouzée, économiste au Bureau du Plan.
Des ménages endettés et des jeunes au chômage
Depuis quatre ans, la pauvreté ne cesse de gagner du terrain. Certains chiffres parlent d'eux-mêmes. 23,7% des jeunes belges sont au chômage. Un chiffre basé sur l'Enquête sur les forces de travail, et qui est à mettre en perspective avec les engagements du gouvernement à réduire le chômage.
La proportion de jeunes Belges au chômage est désormais légèrement supérieure à la moyenne européenne, qui évolue par ailleurs dans le même sens négatif.
Un autre chiffre qui augmente, celui des ménages en situation de surendettement: « entre 2007 et 2010, le nombre de nouveaux avis de règlement collectif de dettes introduits est passé de 12 778 à 17 864. Il est ensuite retombé à 16 093 en 2012. En 2013 il a augmenté jusque 17 671« . Soit une augmentation de plus de 5%, une augmentation continue et presque en pente droite: l'évolution est nette. « On observe sur le terrain que les dettes ne sont pas liées à des crédits, mais à des factures non payées d'énergie, de soins de santé, de loyer », commente Philippe Defeyt, président du CPAS de Namur. Au niveau des CPAS, on observe de plus en plus de personnes dont le revenu est inférieur à leurs dépenses de base. Pour les petits revenus, la vie a augmenté, et, en l'absence d'emploi, ou avec un emploi mal payé, ou une diminution des allocations de chômage, cela ne s'améliorera pas. Les indicateurs sous-estiment cet effet « .
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Source : Brusselseconomic, le 04.07.2014