Un satellite chinois a repéré en mer des objets flottants, peut-être les débris du Boeing 777 disparu il y a cinq jours après son décollage de Kuala Lumpur, un nouvel indice dans l'une des catastrophes les plus mystérieuses de l'aviation moderne.
Un satellite chinois a repéré en mer des objets flottants, peut-être les débris du Boeing 777 disparu il y a cinq jours après son décollage de Kuala Lumpur, un nouvel indice dans l'une des catastrophes les plus mystérieuses de l'aviation moderne. La Malaisie, très critiquée pour sa gestion de la crise, a envoyé un avion au-dessus de la zone en question, en mer de Chine méridionale, entre la Malaisie et le Vietnam. Fausses pistes, informations contradictoires et rumeurs les plus folles ont émaillé les recherche du Boeing de Malaysia Airlines, qui a perdu le contact avec le contrôle aérien samedi 8 mars au matin.
"Chaque jour semble durer une éternité", a déclaré à la chaîne de télévision CNN Danica Weeks, dont le mari, Paul était une des 239 personnes à bord du vol MH370. Par peur de les perdre, son mari avait laissé dans sa maison de Perth (Australie) son alliance et sa montre, avant un voyage d'affaires qui devait le mener en Mongolie. "Je prie pour que je puisse les lui rendre. C'est la seule chose qui me soutient. Parce qu'il n'y a rien d'autre et que nous n'avons aucune information".
Le Premier ministre chinois a promis ce jeudi 13 mars au matin que son pays, dont 153 ressortissants étaient à bord de l'avion disparu, poursuivra les recherches "aussi longtemps qu'il restera une lueur d'espoir". La veille au soir, la Chine avait annoncé qu'un de ses satellites avait détecté trois larges objets flottants dans une zone maritime où le Boeing 777 a perdu le contact. Interrogé sur la nature de ces débris, un responsable du Centre chinois de gestion de données et d'applications satellite (CRESDA) a indiqué ce jeudi matin : "Nous n'avons pas encore tiré de conclusion". On ignore pourquoi l'existence de ces images satellite, prises dimanche 9 mars, n'a été révélée que plusieurs jours plus tard. Les objets flottants repérés mesurent 13 mètres par 18 mètres, 14 par 19 mètres, et 22 par 24 mètres, et étaient dispersés sur un rayon de 20 kilomètres.
La zone surveillée est parcourue de grandes routes maritimes et semée de nombreux débris, ce qui complique la tache des opérations de recherche. De larges traces de carburant découvertes le jour du drame par des avions vietnamiens se sont par exemple révélées être une fausse piste.
Sixième jour de recherche
Entrées dans leur sixième jour ce jeudi, les opérations de recherche ont été élargies à la mer d'Andaman, sur la côte occidentale de la Malaisie, loin de la trajectoire qu'était censé emprunter le vol MH370. La mer d'Andaman est bordée au sud par la pointe septentrionale de l'île indonésienne de Sumatra, à l'est et au nord par la Thaïlande et la Birmanie. Les recherches se déroulaient jusqu'à peu principalement dans un rayon de près de 200 km autour du lieu où le contrôle aérien a perdu le contact avec l'appareil, entre la côte orientale de la Malaisie et le sud du Vietnam.
La zone étudiée couvre désormais près de 27 000 milles nautiques
Les opérations mobilisent 42 navires et 39 avions de douze nations, dont les États-Unis, la Chine et le Japon. La zone étudiée couvre désormais près de 27 000 milles nautiques (quelque 90 000 km2, soit quasiment la surface du Portugal). Les tentatives d'explications sur la disparition soudaine de l'appareil abondent: explosion à bord, graves problèmes techniques, détournement, frappe d'un missile, voire suicide du pilote. Les objets repérés par le satellite chinois se trouvent à quelque 200 km à l'est du dernier contact entre l'avion et le contrôle aérien. "Il serait logique que des débris aient été retrouvés à cet endroit", note Gerry Soejatman, analyste sur le transport aérien, basé à Jakarta. "Il est tout à fait possible que ce soit ça. L'image satellite montre les débris à l'endroit où ils pourraient avoir dérivé" quelques heures après la catastrophe et "on peut donc calculer où se trouve" l'épave, a-t-il ajouté.
Les débris se trouvent à la limite de la zone de recherche qui avait été délimitée au départ. La Malaisie et le Vietnam ont indiqué vérifier ces informations et les opérations devraient se concentrer sur cette zone, à l'est de la péninsule malaisienne, alors que les recherches avaient été étendues vers l'ouest les jours précédents. "Nous allons regarder toutes ces zones, et notamment celles où l'on dispose d'éléments concrets", a indiqué un porte-parole de l'aviation civile malaisienne, après l'annonce chinoise.
Mais au Vietnam, le vice-responsable de l'aviation civile, Dinh Viet Thang, a indiqué ne pas avoir reçu d'informations détaillées sur cette nouvelle piste, qu'il a apprise en lisant les nouvelles sur internet. La Malaisie est vivement critiquée pour sa gestion, jugée confuse, de la crise et du gigantesque effort de recherche international entrepris. Le vice-chef d'état major des armées vietnamiennes, Vo Van Tuan, a cependant précisé que son pays allait envoyer sept bateaux et trois avions jeudi. Les États-Unis, qui a dépêché sur zone deux destroyers et deux avions de surveillance, ont réagi avec prudence à l'annonce chinoise. "Je n'ai aucune information précise sur ces images satallite", a déclaré à CNN le commandant William Marks du navire USS Blue Ridge.
Les États-Unis ont indiqué mercredi soir que leurs satellites espions n'avaient repéré aucune explosion aérienne lors de la perte de contact. Si l'avion s'est abîmé en mer, il pourrait s'agir de la catastrophe aérienne la plus meurtrière d'un avion de ligne depuis 2001, date de l'accident d'un Airbus A300 d'American Airlines qui avait fait 265 morts aux États-Unis.
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Source(s) : Midi Libre avec AFP, le 13.03.2014