Comptes de campagne: les raisons de la démission d’un rapporteur ayant contrôlé les comptes de Mélenchon

Selon ce haut fonctionnaire, 1,5 million de dépenses de , sur 10,7 millions, étaient litigieuses et n'auraient pas dû être remboursées par l'État.

L'un des rapporteurs de la commission des comptes de campagne a démissionné en novembre car ses réserves pour 1,5 million d'euros dans les dépenses de  n'auraient pas été retenues, et dénonce au-delà de “graves dysfonctionnements” de la CNCCFP, selon Le Parisien dimanche. Et “deux, voire trois, autres rapporteurs” auraient aussi claqué la porte de la commission, écrit le quotidien.

Jean-Guy de Chalvron, l'un des deux rapporteurs chargé de vérifier les dépenses du candidat de la France Insoumise, évoque “de nombreuses divergences de fond” avec les propositions finales de régularisation, dans un courrier de démission au président de la Commission, daté du 22 novembre et cité dans le quotidien.

Selon ce haut fonctionnaire à la retraite, qui a travaillé dans plusieurs ministères et été directeur de cabinet de Louis Mexandeau au secrétariat aux Anciens combattants, 1,5 million de dépenses de Jean-Luc Mélenchon, sur 10,7 millions, étaient litigieuses et n'auraient pas dû être remboursées par l'État, sans entraîner cependant de rejet du compte de campagne.

Mais la “lettre des griefs” qu'il souhaitait envoyer au candidat à la présidentielle se serait heurtée à un refus “extrêmement brutal” des permanents dirigeant la CNCCFP, qui lui auraient suggéré de revoir en baisse ses propositions, a-t-il assuré au Parisien. La CNCCFP a affirmé au quotidien que “les rapporteurs savent que la Commission ne suit pas forcément leurs recommandations”.

“Graves dysfonctionnements”

Au-delà, Jean-Guy de Chalvron souhaite, selon les auteurs de l'article, prévenir de “graves dysfonctionnements” de la commission, pour son système jugé opaque et ses moyens insuffisants à ses yeux pour éplucher la masse des comptes.

Les comptes des onze candidats à la présidentielle, déposés à la CNCCFP et publiés au Journal officiel le 3 août, ont été épluchés par la Commission pendant cinq mois. Selon Le Parisien, elle a transmis il y a une semaine ses avis aux candidats, qui peuvent ensuite déposer un recours au Conseil constitutionnel.

 est le candidat ayant le plus dépensé durant la campagne présidentielle, avec plus 16,7 millions d'euros, suivi par le socialiste Benoît Hamon, avec plus de 15 millions, et le LR , avec près de 14 millions, selon les données parues au JO.

Battue au second tour, la candidate , a dépensé quelque 12,4 millions d'euros. Jean-Luc Mélenchon, candidat LFI, a totalisé 10,676 millions d'euros de dépenses.

Le montant des dépenses est plafonné à 16,851 millions d'euros pour chaque candidat du premier tour et à 22,509 millions pour les deux candidats du second tour. L'omission de recettes ou de dépenses peut entraîner soit une minoration du montant du remboursement forfaitaire, soit le rejet du compte de campagne.

 

Sources : ChallengesSud Ouest /

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