Affaire Bygmalion : Quatre personnes en garde à vue

Quatre personnes ont été placées en garde à vue dans la matinée du lundi 29 septembre, dans le cadre de l'enquête sur un système de fausses factures entre Bygmalion et l'UMP pendant la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012.

Il s'agit de Bastien Millot, ex-dirigeant de la société Bygmalion, et Franck Attal, patron de sa filiale événementielle Event and Co, ainsi que Guy Alvès, cofondateur de Bygmalion et comptable de la société et enfin  Matthieu Fay, ancien comptable de la société de communication, qui l'a licencié.

Ces personnes ont été interpellées à leurs domiciles, ont dit des sources proches de l'enquête, et placées en garde à vue à l'office anticorruption de la direction centrale de la police judiciaire (DCDP) à Nanterre (Hauts-de-Seine). Selon une source judiciaire, des perquisitions étaient également en cours.

Ces gardes à vue interviennent dans la continuité de l'information judiciaire instruite par les trois juges financiers parisiens Serge Tournaire, Roger Le Loire et Renaud Van Ruymbeke, pour faux et usage de faux, abus de confiance et tentative d'escroquerie.

UNE AFFAIRE EMBARRASSANTE POUR L'UMP

L'UMP est accusée d'avoir organisé un système de fausses factures pour que les dépenses de campagne de Nicolas Sarkozy pour l'élection présidentielle de 2012 restent inférieures au plafond autorisé par la loi.

En clair : une partie des frais occasionnés par la campagne de M. Sarkozy n'était pas réglée par son association de financement, l'Association pour le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy, comme cela aurait dû être le cas. Bygmalion, l'entreprise prestataire de la campagne, les facturait en réalité à l'UMP, au prétexte d'événements plus ou moins fictifs. Le principe permettait à la campagne de M. Sarkozy de ne pas dépasser le montant de dépenses autorisées, tout en bénéficiant de prestations (l'organisation de meetings notamment) indûment facturées au parti.

Bastien Millot, en 2004 à Beauvais.

Bastien Millot est un proche de l'ancien président de l'UMP Jean-François Copé, contraint à la démission en mai dernier après des révélations sur ce système par son propre directeur de cabinet, Jérôme Lavrilleux. Quant à Matthieu Fay, il avait avoué aux enquêteurs, en juin, qu'il avait bien été la cheville ouvrière du système de fausses factures.

Outre les responsables de la société Bygmalion, de nombreux cadres de l'UMP sont concernés par cette affaire, notamment Jérôme Lavrilleux, directeur de campagne adjoint de Nicolas Sarkozy et ex-directeur de cabinet de Jean-François Copé à l'UMP, ainsi que Guillaume Lambert, le directeur de la campagne de Nicolas Sarkozy, et Éric Cesari, nommé directeur général de l'UMP en 2008 après le départ de Nicolas Sarkozy.

Malgré les allégations de l'ancien président de la République – qui affirme n'avoir jamais entendu parler de Bygmalion –, la police s'interroge sur le rôle qu'a pu jouer Nicolas Sarkozy dans l'affaire. Selon les informations du Monde, l'enquête préliminaire semble en effet attester que l'ex-chef de l'État en savait beaucoup sur les fausses factures qui auraient été destinées à masquer ses dépenses de campagne.

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Source(s) : Le Monde avec AFP et Reuters, le 29.09.2014 / Relayé par Meta TV

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