Yémen : l’ex-président Saleh tué par les rebelles houthis, son parti confirme (PHOTO, VIDEO)

L’ancien président yéménite Ali Abdallah Saleh a été tué dans une attaque menée par des rebelles houthis. Des images de son corps sans vie sont apparues sur internet. Les rebelles chiites ont dans la foulée annoncé la reprise de Sanaa.

La chaîne de télévision des Houthis, Al-Massirah, annonce ce 4 décembre que l’ex-président yéménite Ali Abdallah Saleh a été tué dans une attaque armée menée par les rebelles chiites. Ceux-ci ont attaqué le véhicule de l’ancien chef d’Etat au lance-roquette au sud de la capitale Sanaa avant de le tuer par balle. Si l’information avait dans un premier temps été démentie par le Congrès général du peuple yéménite, le parti d’Ali Abdallah Saleh, une dirigeante de la formation, Faïka al-Sayyed, l’a confirmée à l’AFP.

Sur les réseaux sociaux, une vidéo amateur sur laquelle on peut voir le cadavre d’Ali Abdallah Saleh, transporté dans un drap, est apparue.

ATTENTION LES IMAGES SUIVANTES PEUVENT HEURTER LA SENSIBILITE

© AFP
Capture d’écran d’une vidéo montrant le cadavre d’un homme présenté comme l’ancien président du Yemen Ali Abdallah Saleh

Quelques heures plus tôt, plusieurs témoignages ont fait état d’une explosion survenue au domicile de l’ancien président yéménite Ali Abdallah Saleh, dans la capitale Sanaa. L’attaque est due aux rebelles, dont le leader Abdul Malik al-Houthi s’est réjoui d’une victoire contre les «forces d’agression», se référant à la coalition menée par l’Arabie saoudite dans le pays contre les Houthis chiites.

Vers la victoire des Houthis ?

Le ministère de l’Intérieur, contrôlé par les rebelles, a annoncé «la fin de la milice de la trahison» et a confirmé également la mort d’Ali Abdallah Saleh, ainsi que celle d’«un certain nombre de ses éléments criminels» dans un communiqué cité par la chaîne de télévision des Houthis, Al-Massirah.

Quelques instants plus tard, le même ministère a annoncé que la capitale, Sanaa, était sous contrôle des combattants chiites selon les médias locaux, annonçant la «fin de la crise».

De violents combats ont éclaté à Sanaa ces derniers jours, tandis que les frappes de la coalition menées par l’Arabie saoudite se poursuivent, ciblant les positions des rebelles houthis. Ce 4 décembre, ces derniers ont mis en difficulté les partisans de l’ancien président Ali Abdallah Saleh, avec lequel ils étaient alliés jusqu’à un récent revirement. En effet, s’ils combattaient côte à côte contre les partisans du président Abdrabbo Mansour Hadi, soutenu par Riyad, leur entente à volé en éclat le 29 novembre dernier. Depuis, les deux camps s’affrontent, amorçant un nouveau conflit dans le conflit en cours depuis 2015.

Source : https://francais.rt.com/international/46185-yemen-medias-iraniens-annoncent-mort-ex-president-saleh-parti-dement

« Confiance en personne »

Dans un coup de théâtre, Ali Abdallah Saleh s’était dit prêt samedi dernier à ouvrir « une nouvelle page » avec les Saoudiens, qui étaient devenus ses ennemis ces dernières années. L’Arabie saoudite intervient depuis 2015 au Yémen à la tête d’une coalition militaire arabe pour soutenir le président Hadi contre les rebelles.

Les combats se sont alors intensifiés entre les pro-Saleh et les Houthis, qui ont déclaré lundi que l’ex-président avait été tué. Véritable « survivant », Saleh a traversé une à une toutes les épreuves ayant émaillé ses années à la tête d’un pays instable, aux structures tribales et souvent violent.

« Je ne quitterai jamais Sanaa », avait-il dit

L’instinct de survie politique de Ali Abdallah Saleh était légendaire. Il a régné longtemps en comparant l’exercice du pouvoir au Yémen à une « danse sur la tête de serpents ».

Militaire de carrière ayant gravi tous les échelons, il a été élu président du Yémen du Nord en 1978 et fut l’un des artisans en 1990 de l’unification avec le sud, longtemps socialiste. Un document déclassifié de la CIA datant du 18 juin 1990 affirme que, même si l’union entre le nord et le sud du Yémen échoue, « Saleh conservera probablement son emprise sur le pouvoir ». En 1994, il a écrasé une tentative de sécession sudiste.

Une fortune estimée entre 32 et 60 milliards de dollars

Des câbles diplomatiques publiés par WikiLeaks ont révélé un homme de plus en plus autoritaire. Un conseiller du président Hadi qualifiait Ali Abdallah Saleh de « tyran ». Les Houthis « sont des marionnettes aux mains de Saleh, qu’il utilise comme il utilise al-Qaïda », avait affirmé ce conseiller, Yassine Makkawi.

Un rapport d’experts remis en février 2015 au Conseil de sécurité de l’ONU a affirmé que Saleh avait accumulé, grâce à la corruption, une fortune estimée entre 32 et 60 milliards de dollars, alors que le Yémen est l’un des pays les plus pauvres du monde arabe. Il faisait l’objet de sanctions ciblées des Nations unies (gel d’avoirs et interdiction de voyage).

Source : http://www.20minutes.fr/monde/2181363-20171204-yemen-ali-abdallah-saleh-ex-president-yemenite-tue-lundi-combats

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