En analysant l’ADN d’un Homo sapiens ayant vécu il y a près de 7000 ans, des chercheurs barcelonais sont parvenus à établir un portrait-robot inattendu de nos ancêtres.
Mis au jour en 2006 dans la grotte de La Braña-Arintero (péninsule ibérique), les squelettes de deux chasseurs-cueilleurs âgés de 35 à 40 ans avaient été retrouvés dans un état de conservation remarquable. En parvenant à extraire et analyser l’ADN de l’un des deux squelettes, l’Institut de Biologie Évolutive de Barcelone a réussi à mettre au point un portrait-robot de nos ancêtres d’il y a 7000 ans.
Publiés dans la revue Nature, les résultats de leur étude montre que l’individu dont le génome a été analysé avait la peau mâte (ou noire), les cheveux bruns et les yeux bleus, comme ses ancêtres du Rift africain. « La plus grande surprise a été de découvrir que cet individu possédait des versions africaines dans les gènes qui déterminent la pigmentation des Européens actuels, ce qui indique qu’il avait la peau sombre, même si nous ne pouvons pas savoir quelle était la teinte exacte. Encore plus surprenant, nous avons constaté qu’il possédait les variations génétiques qui produisent les yeux bleus chez les Européens actuels, entraînant un phénotype unique dans un génome qui est par ailleurs clairement Europe du Nord » a expliqué le chercheur Carles Lalueza-Fox.
Cette découverte pourrait donc infirmer la croyance selon laquelle l’Homme avait vu sa peau pâlir dès le Paléolithique supérieur, soit 200 000 ans avant notre ère du fait d’un ensoleillement plus faible aux hautes latitudes. Ce pâlissement serait beaucoup plus récent et pourrait être la conséquence d’une modification dans le régime alimentaire. Toutefois, il se pourrait que les ancêtres de cet individu aient quitté l’Afrique beaucoup plus tard que les premières vagues d’émigration.
Le génome de cet ancêtre est également original puisqu’il dispose de similitudes avec les populations scandinaves et de vieux fossiles retrouvés en Sibérie. « Ces données indiquent qu’il existe une continuité génétique entre les populations du centre et de l’ouest de l’Eurasie. En fait, ces données sont compatibles avec les vestiges archéologiques, comme sur d’autres gisements en Europe et en Russie, y compris le site de Mal’ta, ou des Vénus Paléolithiques ont été retrouvées et qui sont très semblable les unes aux autres » ajoute le chercheur.
L’équipe espère en savoir plus en analysant le génome du second individu, malheureusement moins bien conservé.
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Source(s): CSICDptoComunicacion / YouTube / Hominides / Nature / Citizenpost, le 28.01.2014