Nigel Evans, député et figure du parti conservateur britannique, est accusé d'avoir usé de son influence pour violer un homme et en agresser sexuellement plusieurs autres jusque dans les couloirs du Parlement, a appris le jury à l'ouverture de son procès lundi.
L'ancien vice-président de la Chambre des Communes, qui avait révélé son homosexualité en 2010, pour «ne plus vivre dans le mensonge», fait face à neuf chefs d'accusation, un pour viol, deux pour attentat à la pudeur et six pour agression sexuelle, devant la Preston Crown Court, au nord de l'Angleterre.
Selon le procureur, le député conservateur était la plupart du temps sous «l'effet de la boisson» lorsqu'il usait «de sa fonction ou de son influence pour s'en prendre à de jeunes hommes». Et ce jusque dans les couloirs du Parlement où certaines des sept victimes ambitionnaient de travailler.
Il avait les moyens de «faire et défaire» les carrières, a souligné lundi le procureur Mark Heywood pour décrire la «puissante influence» qu'exerçait M. Evans avant de détailler ses agressions présumées et «récurrentes».
«Malgré les mises en garde de collègues respectables», M. Evans, 56 ans, est accusé d'avoir essayé d'embrasser de jeunes chercheurs ou étudiants, de leur avoir touché l'entre-jambes ou d'avoir glissé une main dans leur pantalon.
Les faits présumés se sont produits dans un bar à Soho, au bar d'un hôtel lors d'une conférence de son parti à Blackpool, où des témoins ont qualifié le député de «particulièrement bourré». Mais aussi à l'intérieur du Parlement, que ce soit au «Strangers' Bar» où viennent se désaltérer les députés, dans un bureau ou au détour d'un couloir.
L'accusation la plus grave, celle de viol, est aussi la plus récente et celle qui a conduit à son arrestation. Elle repose sur le témoignage d'un jeune universitaire qui travaillait à l'époque avec M. Evans, et qui accuse le député de l'avoir violé à son domicile, à Pendleton.
Nigel Evans nie catégoriquement toutes les charges portant sur des faits étalés sur plus de dix ans, de 2002 jusqu'à son arrestation par la police.
Libéré sous caution le soir même de son arrestation, M. Evans a démissionné de son poste de vice-président de la Chambre des Communes en septembre lorsqu'il a été formellement inculpé.
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Source(s) : La Presse, le 10.03.2014 / Chaos Controlé