Le Conseil s’est également inquiété des conséquences négatives éventuelles de l’instabilité économique du pays, en proie à des troubles civils depuis fin 2013, sur la plantation du maïs pour la saison 2014-2015.
D’après Abdolreza Abbassian, économiste auprès de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et secrétaire du Système d’information sur les marchés agricoles (AMIS) du G20, les réserves mondiales des principales céréales de base – le maïs, le blé et le riz – demeurent satisfaisantes, mais la situation pourrait devenir problématique en 2014-2015. Contrairement à ce qu’affirment les médias, l’Ukraine a honoré la majeure partie de ses commandes à l’exportation, a-t-il dit. Il a cependant exprimé la même inquiétude que le Conseil américain des céréales concernant la récolte de 2014-2015.
« Les exportateurs de Russie, de l’UE [Union européenne] et des États-Unis interviendront pour combler le déficit [dû à la crise en Ukraine]. Cela risque à son tour d’avoir des conséquences néfastes sur les réserves mondiales, car les pays pourraient mettre sur le marché une trop grande partie de leurs réserves », a-t-il ajouté.
Fluctuation des prix
La crise en Ukraine a fait grimper les cours mondiaux du blé et du maïs la semaine dernière.
« La hausse des prix est purement spéculative », a dit M. Abbassian. Le prix du blé est deux fois plus élevé qu’il y a un an, mais le prix du maïs et du riz a considérablement baissé par rapport à l’année dernière. L’offre mondiale de blé est « un peu juste », a-t-il expliqué.
La semaine dernière, d’après les médias sud-africains, les prix des contrats à terme de blé en Afrique du Sud ont atteint leur plus haut niveau depuis cinq ans, et ceux du maïs jaune n’avaient pas été aussi élevés depuis trois semaines. Cette semaine, les prix ont cependant commencé à baisser, ont annoncé les journaux.
Augmenter l’offre
Maximo Torrero, directeur de la division des marchés, du commerce et des institutions de l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI), basé aux États-Unis, ne croit pas non plus qu’il y ait lieu de s’alarmer.
« Je ne pense pas que le problème de l’Ukraine entraîne une crise alimentaire mondiale », a-t-il dit. « Quoi qu’il arrive avec l’Ukraine, les marchés présentent des bases solides. [Si] l’Ukraine ralentit ou interrompt ses exportations de céréales, d’autres gros exportateurs augmenteront probablement leur offre. À court terme, nous observons donc de petites hausses de prix, mais cela devrait bientôt se dissiper. »
Selon M. Torrero, d’autres grands exportateurs comme l’Australie, le Brésil et les États-Unis pourront combler le déficit.
« Nous avons aujourd’hui des réserves de maïs, de blé, de riz et de soja sensiblement plus importantes », a dit M. Torrero. Après la sécheresse de 2012 aux États-Unis, a-t-il remarqué, les exportations de blé de ce pays ont fortement baissé, mais le Brésil est intervenu pour combler ce manque.
« Nous nous attendons à une augmentation de la production de blé [en] Australie. En outre, certains pays asiatiques ont constitué de plus grandes réserves de blé ces dernières années », a-t-il ajouté.
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Source(s) : témoignages, le 24.03.2014