Le président russe a mis en garde ce jeudi les Européens contre de "grands risques" de perturbations des livraisons de gaz, faute d'accord dans le conflit gazier entre Moscou et Kiev.
"Il n'y aura aucune crise causée par des responsables russes de la coopération avec l'Europe (…) mais de grands risques sur le transit existent", a déclaré Vladimir Poutine lors d'une conférence de presse à Belgrade ce jeudi. "Si nous voyons que nos partenaires ukrainiens commencent à prélever illégalement du gaz de notre système de gazoducs d'exportations, alors nous allons aussi diminuer nos livraisons à hauteur des volumes dérobés", a prévenu le président russe.
La Russie a coupé mi-juin ses livraisons de gaz à l'Ukraine, qui refuse la hausse des prix imposée par le géant gazier russe Gazprom dans le contexte de la crise entre Kiev et Moscou, et qui a accumulé, selon la Russie, 5,3 milliards de dollars d'impayés.
L'UE a besoin chaque année de 450 milliards de m3 de gaz pour sa consommation. Elle doit en importer 300 milliards, dont 125 milliards achetés au géant russe Gazprom. 75 milliards de m3 des achats à la Russie transitent par les installation de l'Ukraine, selon le commissaire européen à l'Energie Gunther Oettinger.
Négociations avec Moscou et Kiev le 21 octobre à Bruxelles
Le différend avec l'Ukraine pourrait affecter les livraisons à l'Union européenne (UE) si Kiev décidait de prélever une partie du gaz transitant sur son territoire cet hiver pour faire face à la pénurie.
Une réunion trilatérale pour régler ce contentieux doit se tenir le 21 octobre à Bruxelles, organisée par l'UE. La proposition de règlement sur la table prévoit le paiement par Kiev de 3,1 milliards de dollars de factures impayées dues à Gazprom, dont deux milliards avant la fin octobre. En contrepartie, Gazprom s'engage à reprendre les livraisons de gaz à l'Ukraine, coupées depuis juin, avec une livraison minimale de 5 milliards de m3 payable au prix de 385 dollars les 1.000 m3.
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Source(s) : L'Express avec AFP, le 16.10.2014