Près de sept ans après le renversement de son père, Saïf al-Islam Kadhafi a annoncé officiellement depuis Tunis, par le biais de l’un de ses représentants, sa candidature pour l’élection présidentielle, prévue avant septembre 2018.
Saïf al-Islam Kadhafi s’est officiellement porté candidat à la magistrature suprême en Libye, sous la bannière du Front populaire pour la libération de la Libye (FPLL). Le second fils de Mouammar Kadhafi a fait part de cette nouvelle par le biais de l’un de ses porte-paroles, Aymen Bourass, au cours d’une conférence de presse tenue le 19 mars à Tunis.
Sauver la Libye, établir la paix et la stabilité
«Saïf al-Islam Kadhafi a décidé de se présenter aux prochaines élections présidentielles et n’aspire pas au pouvoir dans son sens traditionnel», a-t-il déclaré. «La candidature de Kadhafi sera officiellement enregistrée lors de l’ouverture des inscriptions sur les listes électorales […] afin de sauver la Libye […], établir la paix et la stabilité», a ajouté le porte-parole.
Assurant que le programme de réforme du candidat comprenait une dimension politique, sécuritaire et sociale, Aymen Bourass a enfin promis que Saïf al-Islam Kadhafi s’adresserait aux Libyens dans les prochains jours pour présenter notamment sa vision de la reconstruction de l’État.
L’annonce officielle de cette candidature n’est guère une surprise. Le porte-parole de la famille Kadhafi, Basem al-Hashimi al-Soul, avait rapporté en décembre dernier au site d’information Egypt Today que Saïf al-Islam Kadhafi comptait participer à la prochaine élection présidentielle. Quelques jours après cette annonce, le président de la Commission électorale libyenne, Imad al-Sayeh, avait confirmé que les prochaines élections présidentielles et législatives se tiendraient avant le 30 septembre 2018.
Toujours sous le coup d’un mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité, Saïf al-Islam Kadhafi a été libéré dans le cadre d’une amnistie générale proclamée par le Parlement installé à Tobrouk, après avoir été détenu près de six ans par la brigade Abou Bakr al-Sadiq, l’un des groupes armés contrôlant la ville de Zenten, au nord-ouest de la Libye. Depuis, il se serait réfugié dans la capitale tunisienne, selon plusieurs médias.
Un État libyen en déliquescence depuis l’intervention de l’OTAN
Plongée dans un chaos sécuritaire et politique depuis l’intervention de l’OTAN en 2011, la Libye fait également face un morcellement de son territoire. Si le gouvernement d’union nationale de Tripoli est reconnu par la communauté internationale, il peine à asseoir son autorité sur l’ensemble du pays.
L’Est demeure en effet dominé par les forces du général Khalifa Haftar, qui s’appuie sur le Parlement installé à Tobrouk. La présence de l’organisation terroriste de l’État islamique (EI) et de nombreuses milices islamistes sur le sol libyen complique davantage la sortie de crise dans laquelle le pays est plongé.
Sarkozy-Khadafi – l’enquête hors-norme – C à Vous – 18/10/2017