RAPPORT BRAZZA, UNE ENIGME DE L’HISTOIRE COLONIALE

En mars, les éditions le passager clandestin publieront pour la première fois dans la collection Les Transparents, consacrée aux temps coloniaux, ce document inédit et exceptionnel :

Le rapport Brazza
Mission d’enquête du Congo : rapport et documents (1905-1907)
Préface de Catherine Coquery-Vidrovitch

Il s'agit d'un rapport que la République française enterra en 1907, parce qu’il mettait violemment en cause sa gestion coloniale. Ce document est le fruit des données recueillies entre juin et septembre 1905 par Pierre Savorgnan de Brazza, au cours de son ultime mission au Congo français. Le rapport qui fut rédigé par le ministère à partir des archives de la mission, jugé explosif, ne fut jamais publié. Il fut oublié et on le crut perdu… Il met en lumière un système inefficace, coûteux pour l’État et surtout à l’origine d’abus massifs et intolérables. Il montre le poids exercé par les intérêts privés sur la politique coloniale. Il prouve que l’administration française ne pouvait ignorer ces dérives, qu’elle les tolérait et que, dans une certaine mesure, elle les couvrait.
Cette publication est accompagnée de nombreuses autres archives inédites, et d’une présentation détaillée par Catherine Coquery-Vidrovitch, professeure émérite de l’université Paris-Diderot, historienne de l’Afrique et de la colonisation. Le passager clandestin met ici à la disposition de tous un document fondamental pour appréhender les enjeux, les pratiques et les prolongements de l’histoire coloniale européenne du tournant du XXe siècle.
« Tout se passe comme si on avait affaire à un cas d’amnésie collective, ou plutôt à une volonté collective de ne pas savoir, de ne pas se souvenir. » (Catherine Coquery-Vidrovitch)

Plus de détails sur le contexte :
En 1903, le journaliste britannique Edmund Morel entreprend de lancer une campagne européenne contre les abus du « caoutchouc rouge » (sanglant) de l’État indépendant du Congo, le futur Congo belge, alors soumis au pouvoir discrétionnaire de Léopold II, roi des Belges. Côté Congo français, les abus sont réputés moins criants. Néanmoins ils sont assez réels pour provoquer quelques remous dans la presse et au parlement au cours de l’année 1904-1905. En 1905, pour tenter de faire taire les rumeurs et calmer l’impatience des autres puissances coloniales de la région, les autorités françaises se sentent obligées de dépêcher
sur place une mission d’inspection. Telle est l’origine de la dernière mission en Afrique de Pierre Savorgnan de Brazza, partie le 5 avril 1905 de Marseille, qui entraîna la mort de l’explorateur, le 14 septembre 1905, à l’escale du retour à Dakar

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Source(s) : ti.diak

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