La nouvelle campagne de Russie : Boris Johnson “Poutine va utiliser le Mondial de foot comme Hitler a utilisé les Jeux Olympiques de 1936”

Franchement, je suis stupéfait, et même gêné. Je suis né en Suisse. J’y ai passé la plus grande partie de ma vie. J’ai aussi visité la plupart des pays d’Europe et je vis aux États-Unis depuis plus de vingt ans. Pourtant, dans mes pires cauchemars, je n’aurais pas pu imaginer que l’Occident plongerait aussi bas qu’il le fait aujourd’hui. Je veux dire que, oui, je sais tout ce qu’il faut savoir des faux drapeaux, de la corruption, des guerres coloniales, des mensonges de l’OTAN, de l’abjecte soumission des pays de l’Est, etc. Je le sais et j’ai écrit sur tout cela un assez grand nombre de fois. Mais, pour imparfaits qu’ils aient été (et c’est peu dire), je me souviens de Helmut Schmidt, de Maggie Thatcher, de Reagan, de Mitterrand, même de Chirac ! Et je me rappelle ce qu’a été Le Canard Enchaîné, ou même la BBC. Pendant la guerre froide, on ne peut pas dire que l’Occident était un chevalier blanc dans une étincelante armure, mais enfin, l’état de droit semblait avoir encore quelque importance, comme semblait encore compter un certain degré d’esprit critique.

Je suis maintenant profondément gêné pour l’Occident. Et j’ai très, très peur.

Tout ce que je vois aujourd’hui, c’est un troupeau docile, dirigé par des psychopathes en bonne et due forme (au sens clinique du terme).

Et ce n’est pas encore là le pire.

Le pire, c’est le silence assourdissant, la manière dont tout le monde se contente de regarder ailleurs, de prétendre que « ça ne me regarde pas », ou pire, de prendre vraiment ce grotesque spectacle au sérieux. Qu’est-ce qui, foutredieu, ne va pas chez vous tous ?! Est-ce que vous êtes tournés zombies en masse ? RÉVEILLEZ-VOUS BORDEL !

Laissez-moi soigneusement peser mes mots et vous dire la vérité :

Depuis le coup des néocons contre Trump, l’Occident en est exactement où en était l’Allemagne nazie au milieu des années trente.

Oh, bien sûr, l’idéologie est différente, le bouc-émissaire désigné aussi. Mais l’état d’esprit est *exactement* le même.

Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Mais cette fois-ci, il y a des armes, des deux côtés, qui font ressembler l’holocauste de Dresde à une petite étincelle.

Et nous voici donc aujourd’hui avec cette touchante manifestation de « solidarité occidentale », non pas envers le Royaume Uni ou le peuple anglais, mais envers la City de Londres. Vrai, n’est-ce pas touchant ?

Permettez-moi de vous demander une chose : qu’est-ce qu’a été la particularité centrale de la politique de la Grande Bretagne depuis, disons, le Moyen Âge ?

Oui. Tout juste. Déclencher des guerres en Europe.

Et cette fois-ci, vous croyez peut-être que c’est différent ?

Est-ce que la maxime « le meilleur indicateur d’un comportement futur est le comportement passé » ne vous semble pas pouvoir s’appliquer au Royaume-Uni ?

Permettez-moi encore vous dire ceci : quand Napoléon et Hitler s’en sont pris à la Russie, elle subissait des crises profondes, elle était objectivement faible (c’est vrai ! allez-y voir par vous-mêmes !). Les deux fois, la société russe était profondément déchirée par des contradictions internes et le moment était idéal pour l’attaquer.

Pas aujourd’hui.

Alors, permettez-moi encore de vous poser cette simple question : avez-vous vraiment envie de partir en guerre contre une Russie nucléaire totalement unie ?

Vous croyez que j’en rajoute ?

Détrompez-vous.

La vérité, c’est que la situation d’aujourd’hui est infiniment pire que celle de la crise des missiles cubains. Pour commencer, pendant la crise des missiles cubains, il y avait des gens rationnels des deux côtés. Aujourd’hui, IL NE RESTE PAS UNE SEULE PERSONNE RATIONNELLE EN POSITION DE POUVOIR AUX USA. Pas UNE ! Deuxièmement, pendant la crise des missiles cubains, tout ce dont on parlait aux informations était la crise, la planète entière sentait qu’elle était au bord d’un abîme.

Aujourd’hui, personne ne semble se rendre compte que nous sommes sur le point de foncer dans la guerre, probablement une guerre thermonucléaire, où les victimes se compteront par centaines de millions.

Et tout ça pour quoi ?

Parce que les Occidentaux ont accepté d’être, ou ne savent même pas qu’ils sont, cornaqués par un gang de psychopathes aussi ignorants qu’arrogants.

À tout le moins, cette situation montre que :

La démocratie représentative ne marche pas.

Le « droit » ne s’applique qu’aux faibles et aux pauvres.

Les valeurs occidentales ne sont plus qu’une sinistre farce.

Le capitalisme a besoin de la guerre et d’une hégémonie mondiale pour survivre.

L’empire anglo-sioniste est sur le point de s’écrouler, la seule question qui reste ouverte étant : comment et à quel prix.

En ce moment même, ils sont en train d’expulser les diplomates russes en masse et ils se sentent très forts et très virils. Les politiciens polonais et ukrainiens se sentent, eux, pousser des ailes de courage et de sûreté de soi (en se tenant bien cachés derrière la puissance de feu anglo).

La vérité, c’est qu’il n’y a là que la pointe émergée d’un énorme iceberg. Dans la réalité, les consultations – cruciales – au niveau des experts, qui sont si véritablement importantes entre super-puissances, ont pratiquement cessé et depuis longtemps. Nous sommes bien loin des coups de téléphone au niveau le plus élevé. C’est là un genre de choses qui se produit quand deux camps sont sur le point d’entrer en guerre. Il y a maintenant des mois que la Russie et l’OTAN se préparent à la guerre en Europe. Et la Russie est prête. L’OTAN, pas du tout. Oh, ils ont les divisions et ils se croient forts. La vérité, c’est que ces nains de l’OTAN n’ont pas la moindre idée de ce qui va leur tomber dessus quand les Russes entreront en guerre, que ces états croupions de l’OTAN ne comprendront même pas ce qui leur arrive. Très rapidement, l’action réelle se passera entre les USA et la Russie. Par conséquent, n’importe quel conflit est sûr de tourner très vite au nucléaire. Et, pour la première fois dans leur histoire, les USA seront frappés très, très durement, pas seulement en Europe, au Moyen-Orient ou en Asie, mais aussi sur leur propre sol.

Je suis né dans une famille de militaires russes et j’ai étudié les affaires militaires russes et soviétiques toute ma vie. Je peux vous promettre absolument ceci – s’il vous plaît, n’en doutez pas une seconde – : la Russie ne reculera pas, et si elle s’y trouve acculée, elle effacera votre civilisation tout entière. Les Russes ne veulent réellement pas la guerre, ils la craignent (à juste titre !) et ils feront tout pour l’éviter. Mais, s’ils sont attaqués, attendez-vous à une réponse d’une violence dévastatrice. Ne me croyez pas sur parole, croyez-en plutôt Poutine qui l’a clairement dit lui-même et qui, au moins sur cette question, est soutenu par 95% de la population. Des Croisades jusqu’à l’Allemagne nazie, assez c’est assez, et les Russes ne veulent pas d’une seule attaque occidentale de plus, moins encore sous une puissance de feu nucléaire. Encore une fois, faites bien attention aux paroles de Poutine « quel besoin avons-nous d’un monde où il n’y aurait pas la Russie ? ».

Et tout ça pour quoi ? Les USA et la Russie n’ont AUCUNE raison objective de rien faire d’autre que collaborer (les Russes sont absolument sidérés de ce que les dirigeants US soient si complètement ignorants de ce simple fait). Bon, d’accord, la City de Londres a des tas de raisons, elle, de vouloir que la Russie s’en aille et ferme sa g… Comme Gavin Williamson, la petite lopette en charge de la « défense » UK l’a si élégamment dit : la Russie n’a qu’à « se tirer et la boucler ». Chouette ! Désolé de vous le dire, mais il y a peu de chances ! La Grande Bretagne ne sera plus qu’un petit tas de cendres radioactives bien longtemps avant que la Russie « se tire et la boucle ». Ce n’est pas une hypothèse, c’est un fait.

Ce qui me scie, c’est ceci : les dirigeants US sont-ils réellement prêts à perdre leur pays au bénéfice d’une sale petite clique de pompeux et arrogants trous du c…. anglais qui s’imaginent qu’ils sont encore un empire ? Est-ce que vous avez seulement jeté un coup d’œil sur Boris Johnson, sur Theresa May et sur Gavin Williamson ? Est-ce que vous êtes réellement prêts à mourir pour défendre les intérêts de ces dégénérés ?

4. Boris johnson.jpg

5. theresa.jpg

6. gavinwilliamson0211b.jpg

Je ne comprends pas. Et personne en Russie ne comprend.

Ouais, bon, je sais, tout ce qu’ils ont fait, c’est expulser quelques diplomates. Et les Russes feront pareil. Et alors ? Et alors, ce n’est pas ça qui est important !

REGARDEZ OÙ NOUS EN SOMMES ET VERS QUOI NOUS ALLONS !!

On peut mettre 200.000 manifestants dans la rue à DC contre les armes de poing, mais ABSOLUMENT PERSONNE CONTRE LA GUERRE NUCLÉAIRE !

Qu’est-ce qui ne va pas avec vous tous ?

Qu’est-ce qui est arrivé à l’Occident où je suis né en 1963 ?

Bon Dieu, est-ce que c’est vraiment çà la fin de tout ?

Est-ce que je suis le seul à voir le train aux freins coupés qui nous emporte lentement vers le précipice ?

Si vous le pouvez… s’il vous plaît… donnez-moi une raison d’espérer quand même.

Là, tout de suite, je n’en vois guère.

Le Saker

Source : http://thesaker.is/what-happened-to-the-west-i-was-born-in/ Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades

L’art de la guerre

La nouvelle Campagne de Russie

Manlio Dinucci – il manifesto 27 mars 2018

Traduction : Marie-Ange Patrizio

« Poutine va utiliser le Mondial de foot comme Hitler a utilisé les Jeux Olympiques de 1936, c’est-à-dire pour dissimuler le régime brutal, corrompu, dont il est responsable » : cette déclaration officielle du ministre des Affaires étrangères britannique Boris Johnson montre à quel niveau est arrivée la campagne de propagande contre la Russie. 

Dans une vignette du journal britannique The Guardian, calquée sur une affiche nazie des années Quarante, la Russie est représentée comme une gigantesque araignée, avec la tête de Poutine, qui agrippe le monde. 

C’est la Russie accusée d’avoir empoisonné en Angleterre un de ses ex officiers, arrêté pour espionnage il y a 12 ans et libéré il y a 8 ans (donc n’étant plus en possession d’informations sensibles), qui utilise pour l’empoisonner, lui et sa fille, l’agent neurotoxique Novichok de production soviétique (afin de laisser volontairement l’empreinte de Moscou sur le lieu du crime). 

La Russie accusée de pénétrer avec une exceptionnelle habileté dans les réseaux informatiques, en manipulant même les élections présidentielles aux États-Unis (« un acte de guerre » comme l’a défini John Bolton, nouveau conseiller pour la sécurité nationale). 

 Accusée maintenant officiellement par le Département d’État étasunien pour la sécurité de la patrie et par le FBI de se préparer à saboter avec ses hackers les centrales électriques, y compris nucléaires, les sites hydriques et les aéroports aux États-Unis et en Europe, afin de paralyser des pays entiers. 

Ainsi fabrique-t-on l’image d’un ennemi de plus en plus agressif, dont il faut se défendre. 

Dans une conférence de presse avec Johnson, le secrétaire général de l’Otan Stoltenberg accuse la Russie de la « première utilisation d’un agent neurotoxique sur le territoire de l’Alliance », c’est-à-dire d’un véritable acte de guerre ; de « miner nos institutions démocratiques », c’est-à-dire de conduire une action subversive à l’intérieur des démocraties occidentales ; de « violer l’intégrité territoriale de l’Ukraine », c’est-à-dire d’avoir commencé l’invasion de l’Europe. Face au « comportement irresponsable de la Russie », annonce Stoltenberg, « l’Otan est en train de répondre ».

 

0. L

L’OTAN mène l’Ukraine dans le mur

 

Ainsi prépare-t-on l’opinion publique à un renforcement ultérieur de la machine de guerre de l’Alliance sous commandement USA, comprenant le déploiement des nouvelles bombes nucléaires B61-12 et probablement aussi de nouveaux missiles nucléaires étasuniens en Europe.

Un objectif prioritaire de la Stratégie de défense nationale des États-Unis, annonce le Pentagone, est d’« améliorer la rapidité et la létalité des forces USA en Europe ». A cette fin ont été alloués 6,5 milliards de dollars dans l’année fiscale 2019, portant à 16,5 milliards le total du quinquennat 2015-2019. 

Cette attribution ne constitue qu’une partie du total de l’opération Atlantic Resolve, lancée en 2014 pour « montrer l’engagement USA pour la sécurité des alliés européens ». Engagement démontré par le transfert continu de forces terrestres, aériennes et navales depuis les États-Unis en Europe orientale, où elles sont accompagnées par celles des plus grands alliés européens, Italie comprise.

En même temps l’OTAN monte en puissance avec un nouveau Commandement conjoint pour l’Atlantique, inventant le scénario de sous-marins russes prêts à couler les navires marchands sur les voies transatlantiques, et avec un nouveau Commandement logistique, inventant le scénario d’une OTAN obligée de déplacer rapidement ses forces à l’est pour faire face à une agression russe.

Ainsi essaie-t-on de justifier l’escalade USA/OTAN contre la Russie, en sous-évaluant sa capacité à réagir quand elle est dans les cordes. Johnson, qui compare Poutine à Hitler, devrait se rappeler comment finirent les armées de Hitler quand elles envahirent la Russie. Édition de mardi 27 mars 2018 de il manifesto

https://ilmanifesto.it/la-nuova-campagna-di-russia/ 

Ils ont salué Hitler en 1938 et refusent de saluer Poutine en 2018 ?

Elena Semionova  –  Sputnik.fr  – 26 mars 2018

8. Berlin 1938.jpg

Le ministre britannique des Affaires étrangères a donné raison à un député qui comparait la Coupe du Monde en Russie aux Jeux olympiques de 1936 en Allemagne. Le député s’était dit terrifié à l’idée que la Coupe serait remise au vainqueur par Vladimir Poutine. Pourtant rien n’avait empêché les Anglais de faire le salut nazi devant Hitler en 1938.

[…]

Le député travailliste Ian Austin a déclaré mercredi dernier devant la commission des Affaires étrangères du parlement britannique que l’équipe d’Angleterre de football devrait boycotter la Coupe du Monde en Russie et a comparé le Président russe à Adolf Hitler. Selon lui, Poutine se propose d’utiliser la Coupe du Monde de 2018 comme Hitler a utilisé les Jeux olympiques de 1936. Le ministre Johnson lui a fait écho disant que la comparaison du Mondial 2018 avec 1936 était juste.

N’est-il pas étrange que les Britanniques aient participé aux Jeux de Berlin et aient soutenu le « coup de communication » d’Hitler, mais qu’ils s’y refuseraient en 2018. Comme si Hitler n’avait pas commis des crimes contre l’humanité universellement reconnus et que l’Allemagne n’était pas, en 1936, nazie.

[…]

Rappelons que le 14 mai 1938 les footballeurs anglais avaient salué Adolf Hitler, en présence de 105.000 spectateurs, avant le match amical entre l’Allemagne et l’Angleterre. 

Le salut nazi est-il possible pour les représentants d’une nation démocratique ? L’histoire montre qu’il l’est tout à fait. L’explication est élémentaire : avant le match le ministère britannique des Affaires étrangères avait recommandé avec insistance à la Fédération anglaise de football de saluer les Allemands avec le salut nazi pour exprimer ainsi les bonnes dispositions de leur pays envers l’Allemagne. Parfois utile en real politik.

9. Equipoe anglaise Berlin 1938.jpg

Source des citations : https://fr.sputniknews.com/international/2018032610356717…

Source : Les Grosses Orchades 27 mars 2018

Laisser un commentaire

Retour en haut