Christophe Castaner préfère «accueillir» les 258 revenants du djihadisme

Invité sur le plateau du Grand rendez-vous d’Europe 1 le 25 mars, Christophe Castaner a estimé qu’il était préférable d’«accueillir» les djihadistes français «pour faire en sorte d’identifier le risque» d’un passage à l’acte.

Le 25 mars, deux jours après une nouvelle attaque terroriste islamiste sur le territoire français, Christophe Castaner, chef de file de La République en marche (LREM) et secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, a affirmé lors de l’émission Le Grand rendez-vous d’Europe 1, qu’il ne voulait pas interdire le retour des djihadistes français partis en Syrie.

Au contraire, le chef de file de LREM parle d’«accueillir» les revenants : «Environ 700 Français sont partis faire le djihad, environ 300 sont morts sur place. Il reste selon nos chiffres 258 adultes qui pourraient revenir. […] Il vaut mieux les suivre, les accueillir, les emprisonner lorsque des actes criminels ont été commis, pour faire en sorte que l’on puisse identifier le risque.»

“258 adultes Français sont en Syrie et susceptibles de revenir. Il vaut mieux les accueillir, les suivre, les emprisonner lorsque des actes criminels ont été commis, pour faire en sorte que l’on puisse identifier le risque”. #LeGrandRDV

Selon Achraf Ben Brahim, auteur en sciences politiques, qui a accordé une interview à RT France le 8 mars, il y a deux écoles de pensée actuellement en France. L’une ne veut pas les voir revenir, car ils risquent de propager leurs idées en France en côtoyant les autres détenus. 

Achraf Ben Brahim, auteur en sciences politiques, s’est penché le 8 mars au micro de RT France sur le devenir des djihadistes français après la défaite de l’Etat islamique en Irak et en Syrie. Prudent sur les chiffres avancés par les services de renseignement sur le nombre de djihadistes encore présents au Moyen-Orient, Achraf Ben Brahim estime que nombre d’entre eux, confrontés à des conditions de détention difficiles et qui risquent parfois la peine de mort, souhaitent revenir en France.

djihad

«Ni l’opinion publique, ni les autorités françaises n’en veulent», estime-t-il cependant, soulignant que deux écoles de pensée s’affrontent sur le traitement à leur accorder. L’une ne veut pas les voir revenir, car ils risquent de propager leurs idées en France en côtoyant les autres détenus. Un problème d’autant plus complexe que «la déradicalisation est un échec total», d’après Achraf Ben Brahim, qui prend pour exemple la récente fermeture de centres de déradicalisation.

L’autre école de pensée, selon l’auteur en sciences politiques, relève en premier lieu de leur nationalité : ils sont Français et doivent à ce titre être rapatriés. D’autant qu’il existe un risque à les laisser sur place, où ils seraient plus à même de s’évader. Et selon cette théorie, en les faisant rentrer en France, les autorités seraient mieux armées pour comprendre le phénomène de radicalisation.

Ce serait apparemment la doctrine actuellement favorisée par Christophe Castaner.

Source : Russia Today 25 mars 2018

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