Le 15 mai 2014, comme chaque année, les associations de lutte en faveur de la cause palestinienne se sont réunis pour commémorer la Nakba (catastrophe en arabe) le lendemain de la célébration des 66 ans de la création d’Israël.
Une manifestation boycotté par les grands médias qui cherchent à discréditer les participants en jouant sur le chantage à l’antisémitisme.
Avec les interventions de Jean-Guy Greilsamer, militant de L’UJFP (Union juive française pour la paix), Taimour, responsable de l’UGEP (Union Générale des Étudiants de Palestine), Alima Boumediene, ex-sénatrice EELV.
Or cet événement controversé se base sur deux mythes fondateurs essentiels qui se sont massivement propagés à l’échelon international :
- C’est Israel Zangwill en 1901 qui est l’auteur de la phrase « la Palestine est une terre sans peuple pour un peuple sans terre » attribuée parfois faussement à Theodor Herzl (voir Ilan Pappé, la Guerre de 1948 en Palestine). C’est une affirmation complètement farfelue et en 1945, on estime que la population se monte à 1 845 560 habitants, dont 1 076 780 musulmans, 608 230 juifs, 145 060 chrétiens et 15 490 personnes d’autres groupes.
- La seconde c’est le départ volontaire des palestiniens alors que l’immense majorité a fuit les conflits pour sauver sa vie ou a été expulsée brutalement par la Haganah, ancêtre de Tsahal.
” Concernant la fabrique de son histoire et de son identité nationale, force est de constater qu’Israël est un pays comme les autres. Elle fonctionne sur une série de mythes constitutifs. La différence principale entre Israël et les autres États tient sans doute au temps court qui sépare sa fondation de la période actuelle qui nous permet d’observer, peut-être plus facilement, les mécanismes historiographiques et la construction narrative à l’œuvre. “
“Cette cérémonie est sans doute un des évènements les plus marquants de l’histoire de la lutte contre le déni et pour la mémoire de la Nakba en Israël. Depuis, y compris quand il s’agit de la nier ou de s’y opposer, la Nakba est devenue le point de référence historique à partir duquel il faut se positionner. La Nakba est devenu le curseur des positionnements politiques: il est très clair que la gauche israélienne est désormais divisée entre les « modérés » qui continuent à se référer à l’occupation de 1967 comme étant le problème, et une autre partie de la gauche, de plus en plus nombreuse, qui comprend que les racines de la situation actuelle remontent à 1948. A droite aussi, ils sont de plus en plus nombreux à comprendre que le problème est 1948 et les conditions mêmes de l’établissement de l’État d’Israël. Preuve en est de leur acharnement à combattre la Nakba, c’est bien là que le bât blesse.”
Meta Contrib : Kamel Bessa
Montage : Michaël
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