Filières djihadistes : Quatre personnes ont été interpellées en France et une cinquième en Belgique. Elles sont soupçonnées de recruter et d’aider les candidats au djihad.
Selon nos informations, ce sont cinq personnes qui ont été interpellées ce lundi matin par la sous-direction anti-terroriste (SDAT) de la police judiciaire en Île-de-France, dans le Var et en Belgique. Cette dernière arrestation a eu lieu sur commission rogatoire d’un juge parisien. Le ministre de l’Intérieur a annoncé lui-même les interpellations qui ont eu lieu sur le sol français.
“Il y a des gens qui recrutent des djihadistes. (…) Il y a à l’heure où je vous parle des arrestations en Île-de-France et dans le sud de la France”, a déclaré Bernard Cazeneuve sur Europe 1, évoquant, sans autre précision, quatre personnes interpellées. “Je ne vous en dirai pas plus”, a-t-il ajouté, se bornant à vanter les “résultats” d’une “traque” qu’il veut “totale”. Il ne faut “laisser aucune chance à ces terroristes”, a-t-il dit. Selon une source policière, parmi les quatre personnes arrêtées figurent “trois recruteurs” présumés. Elle n’a pas précisé le profil de la quatrième. Les arrestations ont eu lieu dans trois départements d’Île-de-France et dans le sud de la France, a ajouté cette source.
De source proche de l’enquête, parmi les individus interpellés en France, certains présentent un profil d’anciens délinquants convertis à l’islam radical. De même source, aucune de ces arrestations n’est liée à la garde à vue de Mehdi Nemmouche, le présumé tueur de Bruxelles, entendu depuis samedi dans les locaux de la DGSI.
“Agir” contre la radicalisation islamiste
Ce Français de 29 ans a été arrêté vendredi à Marseille lors d’un contrôle douanier inopiné à bord d’un bus en provenance de Bruxelles. Alors qu’il était en possession d’une kalachnikov et d’un revolver et qu’il était fiché par les services du renseignement intérieur pour s’être rendu en Syrie en 2013, les enquêteurs ont rapidement fait le lien avec la tuerie du 24 mai à Bruxelles, qui a fait quatre morts.
Bernard Cazeneuve a affirmé qu’il voulait “agir” contre la radicalisation islamiste en prison, phénomène qui a marqué l’évolution du suspect Mehdi Nemmouche. “La prison n’est pas là pour former des djihadistes, mais il est vrai qu’en prison il y a la diffusion d’une pensée radicale”, a-t-il expliqué lundi sur Europe 1. “Il faut agir par rapport à ça”, a-t-il poursuivi. “D’abord, en faisant en sorte qu’il y ait des imams formés qui savent ce qu’est l’islam, qui en ont la culture, qui aillent expliquer cela dans les prisons.” C’est “fondamental d’avoir un contre-discours”, a-t-il souligné. “C’est dans mon plan” attendu d’ici fin juin pour compléter les mesures présentées en avril afin de lutter contre les filières djihadistes vers la Syrie. “Je le ferai en liaison avec Christiane Taubira (la ministre de la Justice, NDLR), nous avons décidé d’agir ensemble sur ce point”, a assuré Bernard Cazeneuve.
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Source(s) : Le Point / Par Aziz Zemouri (avec AFP), le 02.05.2014