Le médecin « incompétent » et absent payé pendant 33 ans par l’hôpital de Quimperlé

Un médecin chef de service a été payé entre 1984 et 2017 par l’hôpital de Quimperlé (Finistère) alors qu’il n’y travaillait plus. Son incompétence et son comportement ne permettait pas qu’il y officie, mais la direction a continué à le rémunérer pendant plus de 30 ans en vertu de la « solidarité » entre médecins.

Le placard doré de ce médecin a coûté plusieurs millions à l’hôpital de Quimperlé (Finistère). La chambre régionale des comptes de Bretagne a révélé jeudi 21 qu’un médecin engagé en 1984 comme chef de service, a été payé depuis alors qu’il n’était même pas présent. Il est parti à la retraite début 2017.

Cause de cette absence, l’« incompétence avérée » du praticien, relève  ce rapport . Il « faisait des diagnostics et des prescriptions loufoques », selon un salarié de l’hôpital qui, cité par France Bleu, parle même d’un médecin « dangereux ». La chambre des comptes note également « des problèmes de comportement, tant vis-à-vis du personnel que des patients, incompatibles avec ses fonctions ».

Ce « chef de service » était si doué que la tentative de le remettre au travail en 2010 a vite échoué. La direction avait alors tenté de le pousser vers la retraite, ce qu’il avait refusé, préférant sans surprise son très avantageux statut.  

« Cette situation a eu un coût salarial annuel de 130 000 euros et généré une perte de recette annuelle estimée à 980 000 euros. Soit un coût total pour l’établissement de 5,5 millions d’euros entre 2012 et 2016″, a calculé la chambre. Un montant d’autant plus choquant que les hôpitaux publics de Franc accusent un déficit d’un milliard d’euros.

Il faut dire que pour pouvoir rémunérer ce médecin à ne rien faire, l’hôpital de Quimperlé bénéficiait d’une enveloppe de 124.000 euros par an remise par l’Agence régionale de l’hospitalisation (ARH) (ex-ARS).

Comment une telle situation a pu se produire? Il s’agirait d’une forme de courtoisie professionnelle pour ne pas dire de népotisme médical. La chambre régionale des comptes parle d’une « volonté de défense du corps des praticiens hospitaliers (qui) contrevient à l’intérêt général ». Elle souligne toutefois qu’il s’agit-là d’un cas exceptionnel.

« Nous avons travaillé en concertation avec l’ARS pour régler le problème. Le médecin a pris sa retraite en janvier », a de son côté réagi la  nouvelle directrice de l’hôpital de Quimperlé, précisant que « la chambre régionale avait mis en évidence la bonne maîtrise salariale de l’établissement ».

 

Sources : France Soir / Le Figaro6MEDIAS /

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