L’UEJF demande à YouTube de rendre Dieudonné moins visible

Dans le sillage du , l'Union des Etudiants Juifs de France () demande à YouTube de modifier ses algorithmes pour que les vidéos de soient moins mises en avant auprès des internautes susceptibles de les regarder. Ses deux dernières vidéos ont réuni chacune 3 millions de spectateurs.

Lundi soir, a livré au public son “nouveau spectacle”, intitulé ASU ZOA, qui est n'est en réalité qu'une version expurgée de son spectacle censuré par le Conseil d'Etat, Le Mur. Les modifications ont semble-t-il satisfait les pouvoirs publics, puisqu'il n'est pas demandé ce mardi matin que l'humoriste soit de nouveau privé de monter sur scène. L'Union des Etudiants Juifs de France () s'est simplement dite “dubitative” à l'encontre de Dieudonné.

En revanche, l'UEJF indique qu'elle a porté plainte contre Dieudonné pour sa YouTube du 1er janvier dernier, intitulée “2014 sera l'année de la quenelle“, déjà vue plus de 3 millions de fois, dans laquelle il reprenait des extraits de son spectacle, au mieux trop provocateurs, au pire carrément antisémites. “Je n'ai pas à choisir entre les juifs et les nazis, je suis neutre dans cette affaire, je n'étais pas né“, disait-il. “Qui a provoqué qui, qui a volé qui… (je ne sais pas)… j'ai ma petite idée“.

Mais l'UEJF ne se contente pas d'en appeler à la , qui est son droit le plus strict et le plus respectable. A l'instar du CRIF (Conseil Représentatif des Institutions Juives de France), l'UEFJ demande également que YouTube rende Dieudonné moins visible. “La popularité des thèses de Dieudonné dans l'espace public est avant tout causée par la propagation virale dont bénéficient ses vidéos, pourtant illégales“, affirme l'association.

Un avertissement avant la litigieuse

On ne peut véritablement lutter contre le racisme et l'antisémitisme de Dieudonné que si l'on met un coup d'arrêt à sa stratégie de propagation idéologique sur le Web“, estime Sacha Reingewirtz, le président de l'UEJF. “Nous n'accepterons pas que Dieudonné continue à profiter des réseaux sociaux pour déployer sa haine impunément. Nous en appelons à la responsabilité des acteurs du net et en particulier de Youtube pour cesser de donner une place de choix aux vidéos de Dieudonné, à l'instar de la vidéo que nous attaquons qui avait été diffusée dans la newsletter hebdomadaire du site Youtube“.

La dernière vidéo de Dieudonné, réalisée après la décision du Conseil d'Etat d'interdire le spectacle, dans laquelle l'humoriste ne faisait quasi exclusivement qu'appeler à acheter son DVD (vendu 43 euros, tout d même), a été vue déjà par 3 millions d'internautes. C'est presque trois fois plus que l'audience habituelle d'une émission de télévision comme Mots Croisés, laquelle était justement dédiée hier à “l'affaire Dieudonné”, dans un débat à sens unique qui ne fera que conforter le sentiment qu'Internet est devenu le seul espace de libre expression, dans laquelle toutes les idées peuvent s'exprimer et se répondre.

Pour le moment, YouTube n'a pas accepté de modifier ses algorithmes pour rendre Dieudonné ou moins populaires, et briser artificiellement leur viralité. En revanche, désormais, un message prévient l'internaute qui souhaite la vidéo attaquée par l'UEJF que “le contenu suivant a été identifié par la communauté YouTube comme potentiellement offensant ou choquant“. Il laisse l'internaute “choisir de le visionner ou pas“.

Dimanche, la ministre de la culture Aurélie Filippetti a été plus loin encore, en demandant à YouTube et consorts de rendre invisibles toutes “attaques contre la dignité humaine”, en censurant les “images intolérables” quelles qu'elles soient.

Avant elle, le ministre de l'intérieur avait dit son souhait de “discuter avec les opérateurs” des moyens de censurer les propos racistes et antisémites, en visant avant tout les hébergeurs.

Source : Numérama

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