Le quotidien conservateur allemand Die Welt estime que Leonarda a « plus réfléchi » que le chef de l’État.
Le «zigzag du président». En Allemagne, à l’image de Der Spiegel, la presse commente la décision de François Hollande dans l’affaire Leonarda avec sévérité. «À la fin de cette semaine, il est affaibli», conclut le magazine de centre gauche. L’histoire est suivie par tous les journaux. Samedi, beaucoup d’entre eux, comme par exemple le Tagespiegel, reprenaient un terme employé par la gauche française: «Un choix cruel.» La remarque la plus acerbe se trouvait dans Die Welt. «L’affaire pourra servir pour de futurs historiens comme l’exemple même du talent rare de François Hollande pour prendre des décisions et les saper en même temps», écrit le quotidien conservateur. Pour Die Welt, la ligne du chef de l’État manque de cohérence: le journal cite Leonarda, soulevant la question de la scolarisation de ses frères et sœurs. «Cela sonne comme si elle avait plus réfléchi que François Hollande», assène le quotidien.
En Espagne, l’intervention de François Hollande laisse pantois le journal El Pais. «Le président a transformé l’affaire Leonarda en une affaire d’État à l’occasion d’une intervention télévisée qui devait mettre fin à la tempête politique», s’étonne son correspondant en France, de retour de Mitrovica où il s’était déplacé pour couvrir le sujet. Le journaliste qualifie également de «scène inédite» la réaction de l’adolescente, qui «se permet de donner une leçon au chef de l’État français». Le résultat, selon le journal de centre gauche, est «la plus grande crise politique de la présidence de Hollande».
«Gifle à François Hollande. Leonarda bat le président un à zéro» (La Stampa). En Italie aussi, la presse est cinglante. «Hollande mécontente tout le monde», titre le Corriere della Seraqui commente: «À peu de mois du vote européen, avec une popularité au plus bas et le lepénisme en grande ascension, l’affaire Leonarda met en crise le gouvernement de Paris.»«Tornade sur la gaffe de Hollande», renchérit La Repubblica. Relevant la position différente du secrétaire du Parti socialiste, Harlem Désir, le grand quotidien de la gauche italienne s’exclame: «Quel embrouillamini!» Les journaux sont stupéfaits de voir une adolescente de 15 ans, «la Rom la plus médiatisée au monde», répondre en direct et défier le président de la République française.
En Grande-Bretagne, The Sunday Times estime que «l’affaire Leonarda devrait rester dans l’Histoire comme un nouvel exemple des tentatives de Hollande de faire plaisir à tous, pour finir par mécontenter tout le monde». Le journal note que «l’ambitieux Valls est accusé par certains de copier Nicolas Sarkozy, qui avait bâti sa popularité et sa base de pouvoir sur une politique agressive». Enfin, il fait remarquer que le gouvernement français doit tenir compte des sondages, qui montrent que «deux tiers des Français ne veulent pas du retour de Leonarda».
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Source: Le Figaro