L’épidémie de fièvre Ébola qui frappe depuis quatre mois la Guinée, Sierra Leone et le Liberia est d’une gravité sans précédent. Déjà 485 morts sont imputables au virus, et 33 sont suspectes. Cinquante nouveaux cas, dont 25 ont entraîné la mort des patients, ont été recensés dans la région entre le 2 et le 6 juillet.
Le virus à l’origine du syndrome a été diagnostiqué la première fois en 1976, lors de deux flambées simultanées à Nzara, en Soudan, et à Yambuku, en République démocratique du Congo (à l’époque Zaïre). Ce dernier village se trouve près de la rivière éponyme Ébola. La dernière grande épidémie d’Ébola avait provoqué la mort de 187 personnes en RDC en 2007.
Le virus se transmet aux humains après un contact avec des animaux infectés, et se propage via le sang et les liquides physiologiques. Les premiers symptômes sont la fièvre, une faiblesse intense, des maux de tête et de gorge, suivis par des vomissements, des diarrhées, des insuffisances rénales et, dans certains cas, des hémorragies. Le taux de mortalité est très élevé, de 50% à 90% suivant les soins apportés aux malades, même s'il n'existe pas de remède connu.
Les hôtes naturels du virus pourraient être les chauves-souris. Leur chasse est particulièrement populaire dans la zone de Guéckédou, un village guinéen situé près des frontières du Liberia, de la Guinée et du Sierra Leone, identifié par Médecins sans frontières comme l’épicentre de l'épidémie.
Selon MSF, tous les pays de l’Afrique occidentale sont sujets au risque d’infection. Ébola étant une maladie extrêmement aiguë, les foyers d’infection sont virulents, mais le temps d’incubation de la maladie – de deux à vingt jours – est trop rapide et déstabilisant pour que le malade puisse couvrir une distance considérable.
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Source : Libération / Par Filippo ORTONA, le 11.07.2014