par (son site)
lundi 23 novembre 2015
Une info qui est passée au travers du radar médiatique en raison des attentats de Paris.
Une dépêche de l’AFP datant du 12 novembre 2015 reprise par “Le Monde” nous apprend que l’agence chargée de donner son avis sur la dangerosité des produits mis sur le marché a donc déclaré que le Roundup de l’entreprise Monsanto ne présentait pas de risque pour la santé.
Pourtant une étude du centre international contre le cancer (CIRC) avait en mars 2015 classé ce produit comme potentiellement cancérigène :
« des études cas-témoins d’exposition professionnelle [au glyphosate] conduites en Suède, aux Etats-Unis et au Canada ont montré des risques accrus de lymphome non hodgkinien [un cancer du sang] »
Cependant, le CIRC estime que l’ensemble de la littérature scientifique examinée ne permet pas de conclure avec une totale certitude à la cancérogénicité du glyphosate. C’est pour cette raison qu’elle a classé le produit comme “cancérigène probable”. Cette classification n’empêche pas la vente du produit, c’est seulement l’avis du CIRC qui a été repris par l’OMC.
Dans une lettre datée du 20 mars et dont l’agence Bloomberg a obtenu copie, Monsanto intime même à Margaret Chan, la directrice générale de l’OMS, de faire « rectifier » l’opinion du CIRC.
(Lien concernant ces éléments.)
Quand un industriel aussi important se permet de demander la rectification [sic.] des opinions scientifiques qui ne vont pas dans son sens, on imagine toute la pression exercée sur les différentes agences intergouvernementales et l’on est en droit de se poser la question suivante : quel degré de fiabilité peut-on leur accorder ?
L’article cité ci-dessus nous apprend également que le glyphosate contenu dans le Roundup de Monsanto est pour l’agence de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail :
« le principal responsable du déclassement de la qualité des eaux en France »
Ce produit dénoncé par de nombreuses ONG et scientifiques à travers le monde serait notamment responsable des intolérances constatées au Gluten. Il est également accusé d’être un perturbateur endocrinien.
Bien que le CIRC soit mondialement reconnu par les instances sanitaires et médicales, son avis n’est qu’informatif et il est souvent attaqué par les groupes industriels.
En effet le CIRC prend soin lors de ces études d’écarter les potentiels scientifiques pouvant être en situation de conflits d’intérêts. Et aucun avis n’est rendu sans qu’il y ait consensus au sein des participants à l’étude.
Tout le contraire de l’EFSA (l’agence européenne des Aliments) qui présentait en 2013 60% de son personnel en conflit d’intérêts vis à vis de l’industrie. Ceci expliquant peut-être cela…
Ce n’est pas la première fois qu’un avis de l’EFSA semble aller dans le sens contraire aux intérêts des consommateurs.
On se rappel notamment de l’expertise du professeur Seralini, qui constatait la dangerosité de certains OGM cultivés notament en utilisant le Roundup.
Elle fut rejetée par l’instance européenne bien que des centaines de scientifiques dans le monde s’étaient engagés pour soutenir le professeur.
En revanche cette même agence avec prévu de contraindre les producteurs d’huile essentielle de lavande aux mêmes critères de mise sur le marché de leurs produits qu’à ceux de l’industrie chimique !!!!
“La bonne nouvelle” si on peut dire, c’est qu’en vertu la toute puissance de la commission européenne, cette dernière n’est pas tenue de suivre les avis de l’Agence européenne des Aliments.
Pour mieux comprendre ces processus de décisions au sein de l’organisation Bruxelloise, je vous suggère l’excellent ovurage collectif : L’idéologie européenne.