Le prince Bandar ben Sultan ben Abdelaziz Al Saoud a été relevé de ses fonctions de conseiller de sécurité nationale et de directeur des services secrets saoudiens par décret royal. Selon l’agence de presse nationale, cette décision aurait été prise « à sa demande ».
Personnalité brillante, fils du prince Sultan et d’une esclave, il avait été l’homme de confiance du roi Fadh qui l’avait nommé dès son accession au trône ambassadeur aux États-Unis. Il s’y était lié d’amitié avec l’ancien chef de la CIA et alors vice-président, George H. Bush, qui le considérait comme son « fils adoptif ». Il était alors entré dans la classe dirigeante US et dans nombre de ses clubs. Il avait été chargé de prendre en main les anciens combattants wahhabites d’Afghanistan et était devenu le protecteur d’Al-Qaïda, puis à la mort d’Oussama Ben Laden fin 2001, le seul et unique chef du réseau terroriste international. Il finançait ses opérations notamment avec le milliard de livres sterlings qu’il avait détournés en toute impunité lors du contrat d’armement Al-Yamamah.
À la mort du roi Fadh, il est rappelé en Arabie saoudite. Il devient le leader du clan des Sudeiris et, à ce titre, est nommé conseiller de sécurité nationale. En 2010, il tente d’organiser un coup d’État pour placer son père au pouvoir. Il est alors banni, mais revient un an plus tard, à la mort du prince Sultan, comme chef des Sudeiris. Il dirige alors la riposte saoudienne aux mouvements politiques qui agitent le monde arabe.
Durant la guerre de l’Otan contre la Syrie, il organise l’attentat du 18 juillet 2012 qui décapita le commandement militaire à Damas. Il est alors nommé chef des services de renseignement saoudiens, mais est victime d’un attentat en rétorsion, le 26 juillet. Hospitalisé durant près d’un an, il survit et reprend progressivement ses activités. Diminué, il ne s’exprimera plus jamais en public. En 2013, il tente de rallier la Russie à la cause saoudienne, n’hésitant pas à menacer Vladimir Poutine d’attentats durant les Jeux olympiques de Sotchi. Il réagit avec rancune lors du refus états-unien de bombarder la Syrie durant la crise des armes chimiques, créant une grave crise entre Washington et Riyad. Des complications de ses blessures du 26 juillet 2012 l’obligent à être hospitalisé aux États-Unis fin 2013, puis au Maroc. Sur pression de John Kerry, le dossier syrien lui est retiré en février 2014.
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Source: Réseau Voltaire