CREDIT LYONNAIS/ Consortium De Réalisation (CDR), l’état et les contribuables …
En novembre 2013 une annonce passe presque inaperçue du fait de la catastrophe humanitaire des Philippines se soldant par plus de 10 000 morts. Evidement cette information est humainement tellement plus importante.
Néanmoins, pour nos impôts et le devenir des deniers de l’état, il est pour le moins surprenant que le ministère des finances nous annonce qu’il va définitivement solder le sauvetage du Crédit Lyonnais avec un emprunt supplémentaire de 4,5 milliard d’€.
Sans enlever la hardiesse de cette banque française qui a voulu jouer dans la cour des grands et qui a réussi de nombreuses opérations, il faut reconnaître que l’ardoise du Crédit Lyonnais a été un peu lourde pour le contribuable soit 820 € environ chacun (somme qu’il faudrait vérifier et recalculer, vraisemblablement).
Il semblerait que l’état via le CDR ait bien mal défendu l’argent des contribuables. En effet, en dehors d’ADIDAS, affaire sur laquelle il y aurait beaucoup à dire, messieurs BOLLORE, PINAULT et ARNAULT ont fort bien négocié les participations que possédait le CDR dans leur Holding.
Bien sûr le Crédit Lyonnais puis le CDR avait de nombreux intérêts dans les entreprises françaises dont les holding ; ARTEMIS (famille PINAULT), La COMPAGNIE des GLENANS (Vincent BOLLORE), Montaigne Participations et Gestion (Famille ARNAULT). Ces dirigeants ont depuis largement contribué à l‘essor de leur entreprise de façon directe ou indirecte et ont défendu brillement le pavillon français à travers la planète. Néanmoins, les rachats fort bien négociés des parts détenues par le CDR par des entreprises sœurs, filles, mères ou en direct par les membres de ces familles (ou encore par des sociétés amies) ont permis à ces messieurs de reprendre la totalité du contrôle de leur holding.
Bien évidemment, il ne s’agit pas de blâmer qu’un homme d’affaire rachète les parts de son entreprise et/ou holding au meilleur moment mais on peut s’étonner que le CDR les ait vendus. En effet, la différence de la valeur des parts (vendues à l’époque par le CDR) et la juste revalorisation de ces mêmes parts permettrait de solder les 4 ,5 Milliards encore demandés aux contribuables. Ces 3 groupes sont évoqués car ils sont parmi les plus importants, ceci ne remettant pas en cause la bonne fortune de leur actionnaire et dirigeant. Imaginons simplement que d’autres participations aient subi le même sort, vendues un peu vite et peu valorisées alors que si la détention avait été plus longue, le solde aurait été positif et non négatif et donc à la charge des contribuables (encore !)
Affaire Crédit Lyonnais – Affaire d’État © AFP
La bienveillance de l’État Français de sauver une banque historique comme le Crédit Lyonnais qui aurait mis en péril une partie de l’économie du pays et déséquilibré les autres banques françaises est louable. Le cantonnement dans une structure (le CDR ) à part entière avec une vraie souplesse d’action était aussi un acte de gestion sain tant la situation était exceptionnelle. En revanche, la gestion des participations dans de nombreux groupes et la vente de parts, d’actions et d’immobilier ne s’est pas toujours faîte au mieux pour les contribuables ; tout simplement en attendant le meilleur moment puisque le temps n’était pas une priorité !
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Source(s): Mediapart / Par AGENCE DOUBLE NUMÉRIQUE, le 27.11.2013 / Relayé par Meta TV )