Le bisphénol A : Facteur aggravant pour l’obésité et le diabète ?

SANTÉ – Des chercheurs français ont découvert le rôle d'un nouveau récepteur très sensible au bisphénol A (BPA), un perturbateur endocrinien présent dans l' qui pourrait ainsi aggraver des maladies métaboliques comme l'obésité ou le diabète en plus de toutes les autres affections qui lui sont attribuées.

 
 
Les soupçons s'accumulent autour du bisphénol A (BPA). Présent dans les boîtes de conserve, les fontaines à eau ou les tickets de carte bleue, ce composé chimique classé officiellement comme perturbateur endocrinien a envahi les objets du quotidien. Ses effets concrets sur la santé ne sont pas précisément connus mais il est suspecté d'interagir sur le fonctionnement des hormones et par là d'entraîner des troubles de fertilité ou encore des cancers hormono-dépendants.
 

Jusqu'ici, les scientifiques pensaient que les œstrogènes, des hormones féminines, étaient les cibles principales du BPA. Mais des chercheurs français de l'Institut de génomique fonctionnelle de Montpellier et de l'École nationale supérieure (ENS) de Lyon expliquent avoir découvert de nouveaux effets de cette molécule sur des souris : le bisphénol A pourrait également affecter les reins ou le foie, augmenter les risques d'obésité et de diabète de type 2 et affecter la fonction cérébrale.

Une gamme d'effets encore plus vaste ?

Les chercheurs ont en effet découvert que le BPA agirait sur un autre récepteur très impliqué dans le métabolisme. "Nous avons découvert que le récepteur ERRy avait une affinité 1 000 fois plus forte pour le BPA que les récepteurs des œstrogènes" relève Vincent Laudet, qui a dirigé l'étude. Ces résultats suggèrent que la gamme des effets induits par ce composé "est bien plus importante que prévu et qu'il faudrait par conséquent réévaluer son impact sur la santé humaine", ajoute-t-il.

Or, ce récepteur connu depuis une dizaine d'années a été récemment impliqué dans le contrôle de la sécrétion de l'insuline chez la souris. Il serait également impliqué dans le métabolisme aux niveaux du cœur et des muscles squelettiques. "Ainsi, par exemple, ERRγ pourrait être un acteur majeur de l'obésité induite par le BPA chez les nourrissons. Par ailleurs, très récemment, une équipe anglaise a montré un rôle important de ERRγ dans le développement de l'oreille interne chez la souris", explique l'étude.

La France veut limiter l'impact

Comme l'affinité avec le BPA serait 1 000 fois plus forte que celle des récepteurs des œstrogènes, les chercheurs estiment qu'il conviendrait de rediscuter de la dose journalière admissible (DJA) de ce composé. Cette dernière est définie par l'autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) à 50μg/kg/jour. Mais en janvier, dernier cette même agence a indiqué que ce seuil devrait être divisé par dix à l'avenir, sur fond d'inquiétude croissante des consommateurs et des autorités nationales, notamment françaises.

En France, l'Agence nationale de sécurité sanitaire, de l' de l' et du travail (ANSES) vient de confirmer que le risque sanitaire du BPA est "modéré, mais bien réel sur la santé, notamment sur le fœtus. Dans ce pays comme en , le composé est interdit dans les biberons depuis janvier 2011. Après avoir étendu cette interdiction à tous les contenants alimentaires destinés aux enfants de 0 à 3 ans en 2013, une loi prévoit de le proscrire totalement à partir de juillet 2015.

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Source(s) : MetroNews / Par Alexandra Bresson, le 23.04.2014

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