Vent d’inquiétude sur les pompes diesel. La menace qui pesait depuis des mois sur l’avantage fiscal alloué au gazole et par là même à son prix au litre inférieur semble se préciser. Face à cette épée de Damoclès, des acteurs du secteur automobile français ont manifesté lundi leur hostilité face à cette éventuelle hausse de la taxation du gazole. Mais la justification n’est qu’à moitié écologique puisque les recettes supérieures serviraient à financer le manque à gagner de l’écotaxe.
“C’est l’automobiliste qui va faire les frais du feuilleton de l’écotaxe !” s’est indigné Didier Bollecker, président de l’Automobile Club Association, en fustigeant “la surtaxation permanente” que subissent déjà, selon lui, les automobilistes. “Il n’est pas raisonnable d’envisager un relèvement du niveau de taxation qui viendrait encore pénaliser les automobilistes qui en plus ont largement été incités à acheter des véhicules diesel”, a-t-il prévenu, commentant des informations de presse faisant état de l’intention du gouvernement d’accroître la taxation du gazole.
Dimanche soir sur RTL, le P-DG de PSA-Peugeot Citroën Carlos Tavares avait quant à lui affirmé que relever la taxation sur le gazole constituerait une “mauvaise nouvelle” pour les automobilistes roulant en voiture diesel. Une évidence mais aussi le résultat d’une politique du “tout diesel” inconséquente.
Diesel propre et diesel sale
Mais au-delà du diesel stigmatisé en tant que tel, se profile une injustice puisque cette taxe supplémentaire n’établit aucun distinguo entre diesel propre et diesel sale (lire notre enquête). “Elle frapperait de manière indifférente les diesel modernes comme les diesel anciens” et n’apporterait pas “une contribution pour améliorer l’environnement”, avait ajouté M. Tavares, dont le groupe, pionnier dans les véhicules de tourisme diesel en France, a beaucoup investi dans cette technologie.
Selon plusieurs médias dont le journal Les Échos, l’exécutif prévoit une hausse de 2 centimes d’euro de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) sur le gazole, qui s’ajouterait à la taxe carbone de 2 centimes devant déjà entrer en vigueur début 2015.
Une hausse de deux centimes équivaudrait à 800 millions d’euros de recettes supplémentaires pour les comptes publics, selon Les Échos, de quoi compenser le manque à gagner de l’écotaxe, abandonnée dans son ancienne mouture et devant être remplacée par un péage de transit poids lourds également controversé.
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Source : LePoint, le 15.09.2014
Commentaire sur “L’automobile sous la menace d’une hausse du gazole”