L'audition d'Edward Snowden par le parlement allemand n'aura pas lieu. L'administration d'Angela Merkel a jugé qu'elle serait contraire aux intérêts de l'Allemagne.
L'ancien collaborateur de la NSA Edward Snowden est très demandé. On sait que le Parlement Européen veut l'auditionner, que des parlementaires français (notamment au Sénat) en ont également exprimé la volonté, mais que les États-Unis font pression pour qu'il ne puisse pas parler. Il est inacceptable, aux yeux de l'administration de Barack Obama, que celui qui est perçu comme un "traître à la Nation" et qui est poursuivi comme tel puisse être entendu par des pays alliés.
En Allemagne, le Bundestag espérait pouvoir auditionner Edward Snowden, dans le cadre d'une commission d'enquête sur les écoutes de la NSA, qui ont frappé au cœur du pouvoir allemand. L'audition devait se dérouler soit à distance depuis la Russie, soit de façon plus improbable par son accueil en Allemagne, qui aurait pu obliger le pays rhénan à accorder l'asile politique à Snowden.
Mais finalement, il n'y aura pas d'audition du tout. Selon le Süddeutsche Zeitung cité par le Guardian, le gouvernement a envoyé une lettre aux parlementaires pour expliquer qu'il ne ferait pas les démarches nécessaires à son audition, car cela irait "contre les intérêts politiques de la République Fédérale", et mettrait "un coup grave et permanent" aux relations américano-allemandes.
La nouvelle est arrivée juste avant la visite d'Angela Merkel à Washington, prévue ce vendredi.
Quant à la France, à notre connaissance, aucune démarche officielle n'a été entreprise, au delà des déclarations d'intentions exprimées ci ou là par des députés et sénateurs.
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Source(s) : Numerama / Par Guillaume Champeau, le 02.05.2014