La fièvre acheteuse immobilière des Chinois opulents à travers le monde

Les gens aisés en Chine émigrent de plus en plus et achètent des propriétés à l’étranger.

«Lors d’une réunion avec une douzaine d’amis, hier, j’ai découvert que tout le monde, sauf moi, avait fait une demande d’immigration ou était parvenu à la faire. J’étais très choqué», a écrit Jia Zhangke, réalisateur et scénariste de renommée internationale du cinéma chinois, sur son microblog fin octobre. Jia a remporté le prix du meilleur scénario au Festival de Cannes 2013 et de nombreux autres prix.

Jack Ma, le fondateur et président milliardaire d’Alibaba, un conglomérat Internet, a également déclaré, dans une conférence de presse le 25 octobre 2013, qu’il obtiendrait la résidence à Hong Kong en deux ans et qu’il avait investi dans des actifs à Hong Kong.

Ce type d’anecdotes ne manque pas; cela engendre des études indiquant que l’élite chinoise et ses citoyens les plus riches s’engagent dans une émigration massive.

Le quotidien japonais Sankei a comparé ce phénomène à la façon dont les animaux se dispersent avant que ne survienne un tremblement de terre important.

Selon l’un des plus grands cabinets du monde de services immobiliers, CBRE, les entreprises chinoises ont versé 5,6 milliards d’euros dans des bâtiments commerciaux et résidentiels, à l’étranger, au cours des trois premiers trimestres 2013 ce qui, selon le Wall Street Journal, représente 46% de plus que l’ensemble de l’année 2012.

Les magnats

Le magnat de Hong Kong, Li Ka-shing, a largué ses actifs en Chine pour acheter davantage en Europe.

Le conglomérat international chinois Fosun, appartenant à l’homme le plus fortuné de Chine, Guo Guangchang, a annoncé, le 18 octobre, l’achat d’une place à la Chase Manhattan à New York pour 725 millions de dollars US (536 millions d’euros).

Le promoteur immobilier chinois Zhang Xin et le groupe bancaire brésilien Safra ont acheté leur participation de 40 % dans General Motor Building à New York pour environ 1,4 milliard de dollars (un milliard d’euros) en juin.

Un autre promoteur de propriétés commerciales chinoises, le Dalian Wanda Group, est actuellement en train d’investir 1 milliard de dollars (739 millions d’euros) pour construire un hôtel de luxe à Londres.

En fait, une personne aisée sur trois, en Chine, possède des investissements à l’étranger, selon une enquête de la China Merchants Bank et Bain & Company.

Australie

En Australie, 90% des 435 demandes de visa d’investissement d’une valeur minimum de 5 millions de dollars australiens (3,70 millions d’euros) ont été émises par des ressortissants chinois.

Le total des flux d’investissements chinois dépasse 11,8 milliards d’euros par an, selon le Conseil d’Examen des Investissements étrangers de l’Australie.

Le marché immobilier est en plein essor, dans les quartiers populaires, avec les acheteurs chinois de propriétés à Melbourne et à Sydney, les grandes villes côtières d’Australie.

Par exemple, le promoteur du projet de Highpoint, dans la banlieue sud de Hurstville près de Sydney, a vendu 80% des 320 appartements quasi totalement à des acheteurs chinois, en quatre heures le 12 octobre 2013.

Portugal

Au Portugal, environ 75% des «visas d’or» accordés l’année dernière, visas qui donnent le droit de résider dans le pays en échange d’un investissement minimum, ont été octroyés à des Chinois a déclaré Vítor Sereno, consul général à Macao, lors d’une présentation aux investisseurs potentiels, le 10 octobre 2013.

Elsa, un agent immobilier dans l’Algarve, la destination touristique par excellence du Portugal réputée pour ses plages, a déclaré à Epoch Times qu’elle avait vendu des biens immobiliers à huit acheteurs chinois en quelques mois.

Etats-Unis

Selon un reportage du Wall Street Journal du 29 octobre 2013, aux États-Unis, les investisseurs des institutions chinoises ont répandu leur argent dans tout le pays: à New York, Los Angeles, San Francisco, Houston, Boston et Seattle.

Plus de la moitié des maisons vendues à des acheteurs étrangers, en Californie, vont à des ressortissants chinois selon CNN Money. La chasse aux propriétés des investisseurs chinois de San Francisco a grimpé à 84%, de mois en mois entre juillet et août 2013, ce qui représente une augmentation de 456 % par rapport à janvier, selon le San Francisco Chronicle.

Selon les estimations de la National Association of Realtors, cette année, les acheteurs chinois dépenseront 8,2 milliards de dollars (6 milliards d’euros) en maisons américaines.

Asie

L’argent chinois a également fait son chemin dans les pays voisins. Les données officielles, en Corée du Sud, montrent que la Chine a dépensé 1,25 milliard de dollars (952 millions d’euros) dans l’immobilier du pays, en mars 2013.

Selon les données publiées par le ministère de l’Immigration de Hong Kong, la ville a émis 18.622 visas d’investissement au cours des dix dernières années, dont 87% vont à des ressortissants chinois,  qui ont investi 19 milliards de dollars de Hong Kong (18 milliards d’euros).

Étudiants à l’étranger

Les étudiants chinois, scolarisés hors du pays, auront emmené avec eux outre leurs capacités, leur fortune à l’étranger.

Rupert Hoogewerf, fondateur de Hurun China Rich List, a déclaré, le 11 octobre, lors d’un forum économique en Chine que plus de 80% des Chinois extrêmement fortunés avaient envoyé leurs enfants à l’étranger pour une meilleure éducation: «43% des enfants étudient aux États-Unis et 34% en Grande-Bretagne», a-t-il ajouté.

Cependant, une fois leurs études terminées, nombre de ces étudiants ne sont pas retournés en Chine. D’après Xinhua, l’agence de presse officielle en Chine, fin 2012, 2,64 millions d’étudiants chinois avaient été envoyés à l’étranger et seulement 1,09 million sont revenus.

Quant à savoir pourquoi les Chinois et leurs fonds fuient la Chine, un commentateur, en ligne, semble avoir saisi le sentiment commun: «Un de mes amis m’a dit qu’il se préparait à immigrer après avoir fait assez d’argent parce qu’il ne peut pas comprendre pourquoi les autorités peuvent décider du nombre de nos enfants, des livres que nous ne pouvons pas lire, des sites que nous ne pouvons pas consulter. En outre, il n’y a plus d’aliments, sans risque, disponibles, l’air est trop pollué pour respirer, nous ne pouvons posséder aucune terre et les manuels scolaires de nos enfants sont remplis de mensonges. Avec cela, nous n’avons même pas la liberté de critiquer du tout. Pourquoi devrions-nous rester ici?»

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Source: Epoch Times (par Jane Lin) / Relayé par

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