La Centrafrique «au bord du génocide»

La République centrafricaine est «au bord du génocide», a déclaré jeudi sur la chaîne de télévision publique France 2 le chef de la diplomatie française Laurent Fabius.

«Le pays est au bord du génocide (…). Aujourd’hui, c’est le désordre absolu, vous avez sept chirurgiens pour 5 millions d’habitants, une mortalité infantile dans certains coins du pays de 25 %, un million et demi de personnes qui n’ont rien, même pas à manger, et des bandes armées, des bandits, etc.», a indiqué M. Fabius.

Il faut agir vite, a-t-il ajouté, comme l’avait dit la veille le président François Hollande qui a dénoncé les exactions commises dans plusieurs régions du pays.

«La France, les pays autour, la communauté internationale s’en préoccupent. L’ONU va donner une permission d’intervenir aux forces africaines (des pays alentour), à l’Union africaine et également à la France», a affirmé le ministre des Affaires étrangères, annonçant une résolution du Conseil de sécurité pour début décembre.

Mais, a-t-il dit, «ce ne sera pas du tout le même genre d’intervention qu’au Mali, ce ne sera pas aussi massif et aussi durable». La France, avec 420 hommes sur place, est «à l’appui des Africains», a-t-il ajouté.

Laurent Fabius a estimé que «malheureusement», il y avait un risque que le pays devienne un sanctuaire terroriste. «Il y a déjà beaucoup de brigands et si les choses ne sont pas remises en ordre, il y a un risque de dissémination à partir de foyers terroristes», a-t-il souligné.

À la tête d’une coalition rebelle, la Séléka, l’actuel chef d’État centrafricain Michel Djotodia a renversé le 24 mars le président François Bozizé. La Séléka a depuis été dissoute, mais les forces de sécurité sont impuissantes à neutraliser les ex-rebelles. Après une relative accalmie, les violences ont repris depuis début novembre à Bangui, avec des attaques à main armée et des meurtres. Des exactions ont également été commises dans des provinces reculées.

Les États-Unis ont parlé de situation «pré-génocidaire». L’ONU a aussi mis en garde contre le risque de génocide.

Washington appelle à des sanctions

Les États-Unis ont appelé jeudi à des sanctions contre les responsables des violences en Centrafrique qui ont conduit les Nations unies à envisager d’y envoyer 6000 Casques bleus.

La communauté internationale devrait «imposer des sanctions aux auteurs de violences», écrit l’ambassadeur des États-Unis auprès de l’ONU, Mme Samantha Power, sur son compte Twitter.

Elle souhaite par ailleurs «un déploiement rapide» de la totalité de la force africaine (MISCA) qui tente de rétablir la sécurité en Centrafrique. Cette force est en cours de déploiement, mais manque de matériel et de moyens financiers.

Le secrétaire d’État américain, John Kerry, a annoncé mercredi le versement de 40 millions de dollars d’aide à cette force de l’Union africaine, jugeant qu’elle constituait «le meilleur mécanisme» pour faire face à la violence.

La force africaine compte actuellement 2500 soldats sur un total prévu de 3600. Mais selon des diplomates et des sources militaires, ce nombre est insuffisant pour mettre un terme au chaos dans lequel s’enfonce la Centrafrique.

Elle souhaite par ailleurs «un déploiement rapide» de la totalité de la force africaine (MISCA) qui tente de rétablir la sécurité en Centrafrique. Cette force est en cours de déploiement, mais manque de matériel et de moyens financiers.

Le secrétaire d’État américain, John Kerry, a annoncé mercredi le versement de 40 millions de dollars d’aide à cette force de l’Union africaine, jugeant qu’elle constituait «le meilleur mécanisme» pour faire face à la violence.

La force africaine compte actuellement 2500 soldats sur un total prévu de 3600. Mais selon des diplomates et des sources militaires, ce nombre est insuffisant pour mettre un terme au chaos dans lequel s’enfonce la Centrafrique.

Incapable de dormir, le président Djotodia veut partir

Le président centrafricain Michel Djotodia, arrivé au pouvoir par les armes en mars, a affirmé jeudi n’avoir aucune «envie de (se) maintenir au pouvoir», car la gestion des problèmes du pays, plongé dans le chaos, l’«empêche de dormir».

«Là où je suis, je veux que les choses aillent pour le mieux, et vite, pour que je m’en aille. Je n’ai pas envie de me maintenir au pouvoir, je vais m’en aller», a déclaré le président, qui s’exprimait en sango, langue nationale centrafricaine, lors d’une rencontre au palais présidentiel, à Bangui, avec les représentants des partis politiques.

«Vous, vous dormez, mais nous ne dormons pas», a-t-il lancé à l’assistance: «Si vous ne dormez pas, comment pouvez-vous vous accrocher à quelque chose qui vous empêche de dormir ? Parfois, tu ne penses même pas à ta femme! Parfois, je me réveille en sursaut pour demander au ministre de la Sécurité ce qui se passe!», a-t-il ajouté.

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Source(s): Nerrati Afrique / YouTube / La Presse, le 21.11.2013 / Relayé par Meta TV )

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