La justice ordonne un non-lieu dans l’affaire Rémi Fraisse, la famille fait appel

Les juges d’instruction de Toulouse ont rendu une ordonnance de non-lieu dans l’affaire de la mort du militant écologiste Rémi Fraisse, le 26 octobre 2014 à Sivens.

Plus de trois ans après le drame de Sivens qui avait coûté la vie à Rémi Fraisse, la justice vient de rendre son verdict : le non-lieu.

Le 26 octobre 2014, Rémi Fraisse, jeune militant écologiste de 21 ans, avait été tué par la grenade offensive d’un gendarme mobile, sur le chantier du barrage de Sivens alors occupé par des “zadistes”.

Les juges d’instruction de Toulouse en charge de l’affaire ont suivi les réquisitions du procureur de la République, qui avait requis un non-lieu en juin dernier. Selon lui, il n’y avait eu ni “violation manifestement délibérée d’une obligation de prudence ou de sécurité”, ni “faute caractérisée exposant autrui à un risque d’une particulière gravité”.

La famille fait appel

“L’ordonnance de non-lieu était inévitable car personne n’avait été mis en examen, donc ce n’est pas réellement une surprise”, a indiqué Me Jean Tamalet, l’avocat du gendarme à l’origine du tir de grenade et qui avait seulement été entendu comme témoin assisté en mars 2016. “Par ailleurs, le réquisitoire définitif réclamait un non-lieu en insistant sur les fruits de l’instruction qui concluaient à un épouvantable accident”, a-t-il ajouté.

Mais pour Jean-Pierre Fraisse, le père du jeune militant, “la justice est aux ordres, la raison d’Etat de deux gouvernements successifs a prévalu alors qu’il n’y avait aucune raison puisqu’il y a mort d’homme”. Me Claire Jardin, l’avocate de la famille, a annoncé qu’elle interjetait appel du non-lieu même si elle ne se “fait pas d’illusion”. “On sait déjà comment ça va se passer”, a-t-elle déclaré, rappelant dans un communiqué que ses “demandes d’acte ont toutes été refusées : absence de reconstitution, d’appel à témoins, d’auditions du préfet du Tarn”…

Source : Sud Ouest 9 janvier 2018

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