Israël projette de s’approprier 400 hectares de terres en Palestine

Il s'agit d'une décision "sans précédent" par son ampleur depuis les années 1980, s'alarme l'organisation anticolonisation "La Paix maintenant".
 

Israël a décidé de s'approprier 400 hectares de terres situées en Cisjordanie dans le secteur de Bethléem, en réaction au meurtre de trois jeunes Israéliens en juin dans le territoire occupé, a indiqué l'armée dimanche 31 août.

Il s'agit d'une décision "sans précédent" par son ampleur depuis les années 1980, s'est alarmée l'organisation anticolonisation "La Paix maintenant", qui milite pour la fin du conflit israélo-palestinien.

Les autorités ont annoncé le lancement de la procédure déclarant propriété de l'État israélien ces 400 hectares proches de la colonie de Gva'ot, a dit l'armée. Les parties concernées ont 45 jours pour faire appel.

La décision a été prise par "les instances politiques" après le meurtre, en juin, de trois étudiants israéliens enlevés au bord de la route dans le même secteur, connu des Israéliens sous le nom de Gush Etzion, un groupe de colonies que les Israéliens entendent bien conserver dans toute éventualité de règlement avec les Palestiniens.

La mort des trois jeunes Israéliens a enclenché une nouvelle spirale de violences israélo-palestiniennes et, le 8 juillet, le début de la guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza.

Une loi ottomane de 1858

Israël a attribué le meurtre des trois étudiants israéliens au Hamas, l'organisation islamiste qui contrôle la bande de Gaza. Le Hamas nie et dit que, si des membres du Hamas sont impliqués, lui-même n'a jamais été informé de leur projet.

La décision d'accaparer ces 400 hectares est une "punition collective infligée aux Israéliens que l'on éloigne encore davantage d'une perspective de paix avec deux États (israélien et palestinien) pour deux peuples", a dénoncé Hagit Ofran, une responsable de l'association israélienne "La Paix maintenant".

Selon elle, l'appropriation est fondée sur une loi ottomane de 1858 en vertu de laquelle l'État peut récupérer des terres non occupées et non cultivées.

Le conseil des colonies de Gush Etzion a, lui, salué dans un communiqué l'annonce faite dimanche comme le prélude à l'expansion de Gva'ot et à la naissance d'une "nouvelle ville".

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Source(s) : Le Nouvel Observateur avec AFP, le 31.08.2014

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