Grèce : Une réforme du système de santé sous haute tension

Les médecins du principal organisme public de santé de Grèce ont occupé, ce lundi, plusieurs centres de soins du pays pour protester contre une réorganisation du réseau de santé national.

Deux ans après une précédente restructuration jugée insuffisante par le gouvernement et les créanciers du pays, la Grèce s'engage dans une nouvelle réforme de son système de santé. Les employés de l'Organisme national de distribution de services de santé (EOPYY) ont organisé ce lundi des dizaines de rassemblements sur le continent et dans les îles pour s'opposer notamment à la liquidation de cette institution officiellement supprimée ce lundi.

Problème : la structure qui doit succéder à l'EOPYY, rebaptisée "Réseau national de soin de premier degré" (PEDY), ne verra pas le jour avant un mois. Et l'EOPYY avait à peine deux ans d'existence, cet organisme, né en 2012, avait unifié différentes caisses de sécurité sociale, autour de la principale d'entre elles – celle des employés salariés -, héritant ainsi d'un parc d'environ 250 centres de soins dans le pays.

"Un nivellement par le bas de la médecine"

Plus de 8.000 médecins et employés de l'EOPYY offraient des soins conventionnés à plusieurs millions d'assurés. La majorité d'entre eux devraient être réintégrés dans le nouvel organisme créé par le gouvernement mais d'autres pourraient également rejoindre les listes de fonctionnaires mis en disponibilité voire licenciés dans le cadre des engagements de la Grèce vis à vis de ses créanciers.

Les médecins opposés à la réforme dénoncent une menace sur leurs emplois et leurs salaires et un nivellement par le bas de la médecine conventionnée. Ils ont observé une grève ininterrompue depuis le mois de novembre, perturbant le fonctionnement des centres de soins. Ils avaient déjà bataillé de longues semaines contre le gouvernement lors de la création de l'EOPYY début 2012.

Initialement créé pour rationaliser une offre de soins souffrant de gaspillage, et mauvaise , à l'image de tout l'appareil d'État grec, l'EOPPY reste plombé par un déficit se chiffrant en milliards d'euros. 

"Le réseau de soins de premier degré est le grand malade du système de santé grec. Il a atteint ses limites", a expliqué lundi le ministre adjoint de la Santé, Antonis Bezas.

La gauche radicale du Syriza, principal parti d'opposition, a rappelé que le budget de la santé avait largement fait les frais des plans de rigueur successifs dans une Grèce sous assistance financière internationale depuis 2010 pour éviter la faillite. Le ministre Antonis Georgiadis a exclu dans l'immédiat l'intervention de la police pour déloger le personnel médical occupant depuis lundi les centres de soins.

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Source(s) : RTL avec AFP, le 18.02.2014

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