Un document montre comment imposer n’importe quel emploi à ceux qui en sont privés.
La stigmatisation des « fainéants » par Emmanuel Macron, le 8 septembre dernier, n’était décidément pas un écart de langage. C’est cette suspicion qu’entend systématiser et institutionnaliser le gouvernement, en projetant de soumettre les privés d’emploi à un nouveau régime de contrôles et de sanctions à l’occasion de la future réforme de l’assurance-chômage. Ce faisant, l’exécutif tourne le dos à sa promesse de se saisir de l’occasion pour mettre en place « la sécurisation des parcours professionnels », comme s’y était engagée la ministre du Travail pour mieux faire passer l’amère pilule des ordonnances au moment de leur signature solennelle dans le bureau présidentiel, le 22 septembre.
En fait de nouvelles sécurités pour les salariés et d’un équilibre entre « des droits et des devoirs » vanté par Emmanuel Macron pour ceux d’entre eux qui sont privés d’emploi, c’est tout le contraire qui se profile, c’est-à-dire la poursuite de la flexibilisation du marché du travail via un chantage aux allocations en cas de refus d’une supposée « offre d’emploi raisonnable ». « Le but, c’est de parvenir à faire comme en Allemagne, où l’on oblige les gens à faire n’importe quel petit boulot, dans n’importe quelle condition dégradée de salaire ou de travail », décrypte Denis Gravouil, en charge du dossier de l’assurance-chômage à la CGT. Lire la suite
Travailleurs pauvres en Allemagne