Franck Pucciarelli : Saïf al-Islam Kadhafi possède des preuves du financement de la campagne présidentielle 2007 de Nicolas Sarkozy par Mouammar Kadhafi

Le porte-parole du Conseil suprême des tribus libyennes s'est entretenu avec des preuves du financement de la campagne présidentielle 2007 de par , ainsi que des intérêts des deux parties et des conséquences du soutien de la France aux rebelles.

Après que a été mis en garde à vue puis en examen dans le cadre de l'affaire liée aux soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007, Saïf al-Islam Kadhafi, deuxième fils du défunt dirigeant de la , a annoncé disposer de preuves. Comme l'a précisé à le porte-parole du Conseil suprême des tribus libyennes , il s'agit d'enregistrements audio et datant de l'automne 2006, lorsque des représentants de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, sont arrivés à Tripoli pour y mener des négociations préalables à un possible accord. Les enregistrements en question ont été faits par les services spéciaux libyens à l'insu des invités français.

L'initiative en revenait-elle à Nicolas Sarkozy?

Franck Pucciarelli explique que, contrairement à ce que l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine et Nicolas Sarkozy ont affirmé en différentes occasions, «c'est Nicolas Sarkozy qui a cherché au travers de Takieddine de s'approcher de la arabe libyenne, du Guide Mouammar Kadhafi puisque Nicolas Sarkozy […] cherchait un partenaire pour pouvoir briguer des futures élections. L'État libyen était connu pour être assez généreux».

Pourquoi Mouammar Khadafi a-t-il alors accepté d'envisager de répondre aux demandes de Nicolas Sarkozy? D'après l'interlocuteur de l'agence, le dirigeant libyen est entré dans ce jeu parce qu'en retour Nicolas Sarkozy lui avait promis, s'il était élu, de faire supprimer des listes d'Interpol Abdallah Senoussi, son beau-frère et chef des services secrets, et de faciliter la levée de l'embargo imposé à la .

«C'est à ce titre que Nicolas Sarkozy a proposé moyennant cette somme de cinquante millions d'euros […], c'est à  ce titre que le gouvernement libyen a accepté pour les deux faits que je viens d'évoquer: la levée de la fiche Interpol d'Abdallah Senoussi, chef des services secrets de la Jamahiriya libyenne, et faciliter le retour dans le concert des nations de la Jamahiriya libyenne», explique-t-il.

Mise en place d'un plan programmé par la

Or, comme l'estime M. Pucciarelli, Nicolas Sarkozy a en réalité exécuté «un plan qui a été voulu, qui a été décidé par les Américains dans le cadre du printemps arabe».

Ce plan avait pour objectif, détaille-t-il, «de recomposer, d'attaquer tous les pays laïcs puisque seuls les pays laïcs arabes ont été visés lors des printemps arabes à savoir la , la , l' mais aussi la . Toutes les monarchies n'ont pas été touchées».

Il juge que ce plan était établi depuis les années 1980 par la CIA dans le but de recomposer et de fractionner les pays laïcs arabes qui étaient en voie de développement et gênaient énormément les Américains.

Conséquences du soutien

Aujourd'hui, Sarkozy est responsable de la situation en Libye, «des crimes commis par les milices takfiristes […] financés au travers de l'Élysée» et des conséquences de son soutien au Conseil national de transition (CNT), affirme Franck Pucciarelli.

«La conséquence, si vous voulez, du soutien de la France au CNT de l'époque est la déstabilisation aujourd'hui de la Libye, de l'envoi de ces millions de migrants, des trafics d'armes qui se sont opérés de 2011 à 2015 où des armes en provenance de étaient échangées contre des tankers au pétrole et ces armes étaient allées à la destination des milices takfiristes», a-t-il résumé.

Source : Sputnik 29 mars 2018

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